La famille de la forêt

Il y a quinze ans, Gérard et Catherine, étouffés par les contraintes d’une modernité qui ne leur convenait pas, ont quitté les Ardennes avec leurs trois petits garçons pour s’installer en Gaspésie, dans l’est du Canada, sur un terrain de 22 hectares en pleine forêt. Là, ils ont construit une maison en bois pour vivre en harmonie avec la nature et en quasi-autonomie, entre le potager, les vaches, la basse-cour. La cueillette de champignons, de plantes et de baies alimente leur petite entreprise de produits forestiers. Côme, Ossyane et Jonas, leurs fils, qui entrent désormais dans l’âge adulte, suivront-ils les traces de leurs parents, au plus près de la forêt et de la terre ? Qu’est-ce qui, dans ce choix de vie radical, mérite les sacrifices entrepris ?

Utopie paisible
Sans voix off, la caméra de Laura Rietveld s'immerge dans le quotidien simple de cette famille, qui incarne l’utopie de l’autosuffisance. Si Gérard et Catherine assument la marginalité de leur démarche, celle-ci n’a rien de sectaire : le couple ne rejette d’ailleurs pas les technologies et a scolarisé ses enfants, souhaitant avant tout qu’ils choisissent leur voie. "Que vous soyez des êtres humains sensibles à l’environnement et capables de vivre avec l’environnement", leur demande seulement Gérard qui, avec sa compagne, entretient toutefois le projet de construire à chacun sa maison sur le terrain familial, s’il leur plaisait de poursuivre l’aventure…