La frontière bleue

Une embarcation chargée de migrants venus d’Afrique fait naufrage au large d’Almería, cité balnéaire de la côte Andalouse. Au loin, sur son voilier, un plaisancier portugais donne l’alerte aux autorités maritimes. Ses fils hésitent : les naufragés se dirigent-ils vers la plage ou bien vers eux ? À terre, comme tous les jours, les gardes civils espagnols font le tri parmi de nouveaux arrivants, tandis que les vacanciers profitent de la fête foraine…

Réalité crue
Pour les uns, l’angoisse et le mince espoir d’une vie meilleure ici ou plus loin, en Angleterre. Pour les autres, l’impuissance face à la détresse d’autrui et les plaisirs d’une ville côtière ensoleillée, modelée par le tourisme de masse et les serres agricoles. Aux images tremblées des caméras infrarouges de vidéosurveillance d’un centre d’accueil flambant neuf répondent des scènes de la réalité crue : des réfugiés inquiets, emmitouflés dans leur couverture de survie dorée ; des gardes civils en combinaison de sécurité immaculée et rompus aux procédures routinières. Prenant le parti de rendre visible l’apathie des Européens face à la crise migratoire, le réalisateur lisboète Dinis M. Costa alterne dans un film percutant les points de vue de deux mondes qui se télescopent sans jamais réellement se croiser.