Invitation au voyageClementine Hunter en Louisiane / Japon / Paris

En Louisiane, Clementine Hunter, la peintre d’après l’esclavage
Au début du XXe siècle, Clementine Hunter est l’une des premières femmes afro-américaines à prendre le pinceau. Sur quelque cinq-mille toiles, la peintre esquisse l’âme d’une Louisiane peu représentée. Descendante d’esclaves, Clementine Hunter a toute sa vie revendiqué son genre, sa condition sociale et son héritage culturel. Femme pieuse et pugnace, elle dépeint la ruralité violemment ségrégationniste à laquelle elle est assujettie. Au milieu du XXe siècle, l’artiste noire trouve sa consécration mais doit attendre la fin de la ségrégation pour être pleinement reconnue.

Au Japon, la vie en bleu indigo sur l’île de Shikoku
L’île de Shikoku, à l’ouest du Japon, est le berceau d’une nuance de bleu omniprésente sur les tissus nippons : l’indigo. Les feuilles d’indigotier, qui poussent aisément sur l’île, sont, depuis des siècles, broyés et plongés dans l’eau pour donner cette couleur typique. Au sud de l’île, près des chutes de Todoroki, les habitants vouent un culte aux forces aquatiques indispensables à sa production. Pendant l’époque d’Edo, le bleu s’impose au peuple et les marchands d’indigos sont rois. Une prospérité qui disparaît peu à peu avec l’invention d’un pigment de synthèse.

Au Sénégal, le bœuf à l’arachide d’Amina
À Saint-Louis, la chaleureuse Amina achète des légumes et du poisson séché. Avant de les ajouter à la recette du mafé, elle cuit du bœuf. Pour donner de la saveur au plat, Amina met de la pâte d’arachide. Le riz sert d’accompagnement. Les invités mangent dans un grand bol et son petit frère se régale. Le parfum de l’hospitalité.

À Paris, une sportive rue dans les brancards
Au sortir de la Grande Guerre, Paris voit éclore une femme qu’on a voulu sulfureuse et scandaleuse : Violette Morris. En s’affranchissant des normes dictées par le patriarcat des années 20, la championne défia ses adversaires, son siècle et son genre.