Sex & British Comedy

Au mitan des années 1960, l'industrie du cinéma britannique décline dangereusement, concurrencée par l'essor de la télévision dans les foyers. La révolution sexuelle bouscule les codes : légères, érotiques et peu coûteuses à produire, les "sex comedies" ramènent le public dans les salles, à commencer par la "dirty raincoat brigade", ces cols blancs urbains qui hantent les projections pornographiques du quartier rouge de Soho, dans leur imperméable long. Confessions of a Window Cleaner, The Adventures of a Taxi Driver (qui fit plus d'entrées en Angleterre que... Taxi Driver, sorti la même année), The Ups and Downs of a Handyman… Les actrices qui s'y dénudent jouent des rôles ridicules taillés pour les fantasmes des hommes, de l'infirmière dévergondée à la femme au foyer frustrée ou à la secrétaire suggestive... Le public masculin est conquis. À la fin des années 1970, la situation s'obscurcit : le suicide de l'actrice star Mary Millington, l'ajout de scènes pornographiques tournées avec des doublures et proposées en version alternative, dans le dos des comédiennes initialement engagées, puis l'arrivée du hardcore dans la presse spécialisée préfigurent le porno de masse… L'âge d'or des sex comedies est passé.

Rude Britannia  
Le documentariste Simon Sheridan radiographie l'essor d'un genre galvanisé par le fantasme d'une révolution sexuelle dont le grand public ne percevait alors que peu les effets… salles obscures mises à part ! Entre gaudriole, rigolade bon enfant et destins tragiques, une promenade pop et débridée dans la décennie 1970 en Grande-Bretagne, qui met à l'honneur le témoignage réjouissant des anciennes gloires du métier – aujourd'hui de respectables septuagénaires – payées au lance-pierre et dont beaucoup n'ont jamais vu les films dans lesquels elles avaient tourné…