Daniil Trifonov - Grâce à la musique

À près de 33 ans, le pianiste russe Daniil Trifonov a déjà une étincelante carrière internationale derrière lui. Célébré, entre autres, par son illustre aînée Martha Argerich, il est né à Nijni-Novgorod, à 400 kilomètres de Moscou, l'année même de la chute de l'URSS, en 1991. Prodige précoce, il se produit en public dès l'âge de 7 ans, et deux ans plus tard, intègre dans la capitale russe l’académie de musique Gnessine – en mars 2022, il figurait parmi les nombreux anciens élèves de cette école d'élite à dénoncer un concert en faveur de l'invasion de l'Ukraine organisé par l'actuel directeur. Installé de longue date aux États-Unis, le pianiste reçoit les documentaristes Denis Sneguirev et Christian Dumais-Lvowski à son domicile, dans le Connecticut, pour y interpréter certains de ses morceaux de prédilection, et s'y confier sur son lien à la musique et sa pratique. 
 
Glisser sur la vague 
"Je n'ai jamais fait de surf, mais c'est comme ça que je décrirais ce qui se passe en concert : j'essaie de glisser sur la vague de la musique. C'est elle qui me guide", explique le jeune virtuose depuis la forêt qui entoure sa maison – et à son piano, dont les notes l'accompagnent au fil des promenades. Filmé aussi à New York et dans un jazz club à Paris, deux villes où il a vécu et se produit très régulièrement, Daniil Trifonov consacre une grande part de ce récital à la fois virtuose et empli de la profondeur et de l'émotion qui caractérisent son jeu, aux compositeurs de son pays (Rachmaninov, qui s'exila comme lui aux États-Unis, Prokofiev, Tchaïkovski), ainsi qu'à Bach et à Ravel. Un tête-à-tête musical d'une rare intensité.