ARTE Regards

Pam Pomerance a repris l’entreprise de son père il y a huit ans et s’est spécialisée dans les prêts sur gage automobiles. Depuis plusieurs mois, la demande d’emprunts à court terme est en hausse. Être à l’écoute des préoccupations de ses clients, leur donner l’impression qu’ils sont entre de bonnes mains, tout comme les objets qu’ils viennent déposer, voilà comment elle conçoit son travail.

Outre-Rhin, le dernier mont-de-piété public se trouve à Mannheim. Contrairement aux entreprises privées, le service municipal n’est pas tenu de faire des bénéfices et peut donc proposer des prêts à partir de 5 euros. À la tête de cette institution, Jürgen Rackwitz rappelle la dure réalité à l’œuvre entre ses murs. Souvent, le prêteur devient un bouc émissaire. C’est peu dire qu’officier au guichet n’a rien d’une partie de plaisir.

En France, le prêt sur gage est un monopole des pouvoirs publics. Établissement parmi les plus anciens d’Europe, le Crédit municipal de Paris offre depuis le XVIIe siècle une aide rapide et simple pour se sortir d’une mauvaise passe. Près de 10 % des objets mis en gage finissent aux enchères, lesquelles sont organisées deux fois par an. Il existe même une vente réservée aux articles de luxe. Et lorsqu’un sac à main est adjugé 12 000 euros, c’est son propriétaire initial qui empoche le surplus, comme l’explique la commissaire-priseur Agnès Bieder.