Montagnes russes, le grand frisson

Force centrifuge extrême, accélérations et loopings renversants : les montagnes russes, ces colosses conçus pour le plaisir des grands frissons, enthousiasment petits et grands. Aujourd’hui, quelque 13 700 circuits sont dispersés à travers le monde. Chaque année, deux milliards d’individus se pressent dans les parcs d’attractions et les fêtes foraines, quitte à attendre leur tour pendant des heures, pour se faire littéralement retourner l’estomac. Mais d’où vient cet attrait pour ces monumentales installations d’acier ou de bois ? Il s’agit à l’origine d’un divertissement rudimentaire : au lendemain des guerres napoléoniennes, les habitants de Saint-Pétersbourg aspergent d’eau des structures en bois qui deviennent, sous l’effet du gel, des patinoires pentues. Dans l’Empire tsariste, où elles sont apparues pour la première fois, les montagnes russes sont pourtant appelées "montagnes américaines". Car les États-Unis ont eux aussi inventé, par hasard, une attraction similaire, quand des mineurs de Pennsylvanie ont eu l’idée d’utiliser la courbe naturelle d’une montagne pour acheminer leur charbon vers la vallée. Les montagnes russes actuelles doivent leur percée à l’ingénieur allemand Werner Stengel, dont l’esprit pionnier a permis de défier les lois de la physique. Dans son sillon, Daniel Schoppen cherche aujourd’hui à développer des attractions toujours plus spectaculaires pour attirer les amateurs de sensations fortes – dont certains ont plus de 2 500 circuits à leur actif. De son côté, la scientifique Meryl Malezieux décrypte les mécanismes cérébraux qui font vibrer de peur et de plaisir à bord de ces manèges étourdissants. Un tour grisant de la question.