Olivier Père

Cannes 2021 Jour 2 : Julie (en douze chapitres) de Joachim Trier (compétition)

Oslo, de nos jours. Julie est une jeune femme pleine de ressource, mais à 30 ans, elle cherche encore sa voie. Bien qu’heureuse avec Aksel, un auteur de bandes dessinées à succès plus âgée qu’elle, aimant et protecteur, elle refuse l’enfant qu’il désire. Quand Julie le quitte pour Eivind, elle espère, une fois de plus, commencer une nouvelle vie.

Julie (en douze chapitres) se présente comme un prolongement, décliné au féminin, du deuxième long métrage de Joachim Trier, Oslo, 31 août. Le spleen suicidaire et la toxicomanie y laissent la place à l’indécision immature de la génération Z norvégienne qui a beaucoup de temps pour réfléchir et un peu de mal à passer à l’action. Joachim Trier, cousin scandinave d’Olivier Assayas, Mickaël Hers et Mia Hansen-Love excelle à filmer les sentiments, les relations amoureuses et le passage du temps. Le titre international désigne ironiquement Julie comme « la pire personne au monde » mais il est pourtant difficile d’imaginer une jeune femme plus attachante, émouvante et lumineuse malgré ses atermoiements, à laquelle Renate Reinsve, véritable révélation de ce début de festival, apporte bonté et beauté. En abordant les thèmes de l’amour, du couple, de la fidélité, le film dessine autant le portait d’une femme occidentale d’aujourd’hui que celui de notre époque. Cartographe du cœur, Joachim Trier est également un styliste qui accorde un soin particulier à la texture de l’image (le film a été tourné en 35mm). « Il m’aura fallu du temps pour m’attaquer à un thème aussi universel que l’amour sans risquer de tomber dans le cliché, mais je pense avoir trouvé l’approche narrative et la forme filmique nécessaires à̀ cette entreprise » déclarait le cinéaste lors du lancement du projet. En combinant une vision intimiste à plusieurs séquences virtuoses où les effets spéciaux illustrent l’état d’esprit de son héroïne, Julie (en douze chapitres) trouve un ton juste et novateur pour actualiser ces tranches de vie teintées d’ironie et de mélancolie.

 

Sortie le 13 octobre, distribué par Memento.

Renate Reinsve © Bertrand Noël

Renate Reinsve © Bertrand Noël

Catégories : Actualités · Coproductions

2 commentaires

  1. Félix dit :

    Aviez-vous aimé Thelma, son précédent film ? Il m’a semblé injustement accueilli à sa sortie, je l’avais pour ma part trouvé assez réussi dans son genre, avec de nouveau une actrice superbe en vedette.
    Bien hâte de découvrir celui-ci.
    De Joachim Trier, seul Back Home m’avait laissé complètement sur le carreau…

    • Olivier Père dit :

      Oui Thelma est un très bon film à découvrir malgré l’accueil glacial qu’il a reçu au moment de sa sortie. D’ailleurs il sera bientôt diffusé sur Arte un mercredi en prime time.

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