Olivier Père

Rue des prairies de Denys de La Patellière

ARTE diffuse Rue des prairies en version restaurée lundi 14 juin à 20h55.

Rue des prairies, réalisé par Denys de La Patellière en 1959, est un film à redécouvrir, pour son histoire et sa valeur sociologique. Il s’agit de l’adaptation, par La Patellière et Michel Audiard, d’un roman de René Lefèvre, plus connu pour sa longue carrière d’acteur excentrique – il était Monsieur Lange dans le chef-d’œuvre de Jean Renoir. Rue des prairies ne compte pas parmi les titres les plus célèbres de Jean Gabin réalisés après-guerre. Pourtant, l’acteur français s’y montre particulièrement émouvant, dans un rôle d’un ouvrier veuf qui élève seul ses trois enfants depuis son retour d’Allemagne où il fut prisonnier de guerre pendant deux ans. L’un des enfants est un né d’une liaison adultère de sa femme pendant sa captivité, mais il l’accepte comme son fils. Les années passent et le petit dernier pose des problèmes à son père en raison de son indiscipline à l’école, tandis que les deux autres jeunes gens veulent oublier leurs origines modestes. Rue des prairies est un beau film sur l’amour filial et paternel, et rappelle que les liens du sang comptent moins que ceux du cœur. La générosité de son propos s’accompagne d’une description bienveillante des quartiers populaires du Paris de l’après-guerre (l’action se déroule dans l’ambiance faubourienne du XXème arrondissement). Le film constitue également un document sur le changement des mentalités entre les années 40 et les années 60 en France.

 

La diffusion de Rue des prairies nous permet de saluer une nouvelle fois la mémoire de Marie-José Nat (disparue en 2019) et Claude Brasseur (disparu en 2020), tous deux très jeunes et au début de leur carrière dans le film de Denys de La Patellière. Ils interprètent les enfants de Jean Gabin, représentants d’une nouvelle génération ambitieuse et ingrate envers ses aînés.

 

Rue des prairies a été édité dans un combo DVD/Blu-ray par Coin de Mire dans la collection « La Séance ».

Catégories : Actualités · Sur ARTE

Un commentaire

  1. M.A. dit :

    (Re)vu hier soir.
    Si on peut reconnaitre un certain intérêt sociologique au film, on ne peut pas dire que ses qualités artistiques s’imposent.
    On a de la peine à voir Jean Gabin se laisser aller à cabotiner, en particulier dans la scène où il donne une leçon de cyclisme sur piste à Paul Mercey, ainsi que dans une scène d’ivresse.
    La patte de D. de la Patellière est lourde.
    Le plan  » structurel  » sur la Tour Eiffel accompagné de la ritournelle de Van Parys finit par lasser.
    Autre scène gênante: la Messe en si et l’accordéon, un sommet de démagogie  » populiste  » (Audiard ?).

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