Olivier Père

Le Vampire a soif de Vernon Sewell et Dracula et ses femmes vampires de Dan Curtis

A l’occasion de l’exposition et rétrospective « Vampires, de Dracula à Buffy » à la Cinémathèque française du 9 octobre 2019 au 19 janvier 2020, ARTE.tv vous propose de découvrir gratuitement en ligne, du 1er octobre jusqu’au 31 mars 2020, trois titres extraits du riche corpus du vampirisme au cinéma. Le premier, Nosferatu le vampire de Friedrich W. Murnau est un chef-d’œuvre absolu. Les deux autres appartiennent à la catégorie des curiosités et témoignent des nombreuses variations et exploitations du mythe du vampire, fabriquées avec une inventivité délirante ou au contraire une application besogneuse.

Le Vampire a soif (The Blood Beast Terror, 1968) de Vernon Sewell est un film d’horreur anglais qui a longtemps hanté les défuntes salles de quartier parisiennes dédiées au cinéma fantastique. Nous sommes en présence d’une production qui profite du succès rencontré par les films de la Hammer pour imaginer elle aussi, avec ses faibles moyens, un conte épouvantable situé à l’époque victorienne. Le titre français nous entraîne sur une fausse piste. Le traitement du vampirisme est ici franchement hétérodoxe. Des hommes sont vidés de leur sang. Les soupçons de la police se portent sur un professeur d’entomologie qui se livre à d’étranges expériences sur les lépidoptères. D’une facture routinière, Le vampire a soif enrichit pourtant le cinéma bis des années 60 d’une créature inédite : la femme papillon, terrible prédatrice et bestiole plus originale qu’une chauve-souris géante. Deux vedettes du genre, Peter Cushing et Robert Flemyng, répondent présents avec un sérieux imperturbable et endossent respectivement les rôles de l’enquêteur et du savant fou.

Dracula et ses femmes vampires (Dracula) est un téléfilm américain de 1974 qui a été exploité dans les salles de cinéma en Europe quelques années plus tard, dans un montage légèrement plus sanglant. Le producteur et réalisateur Dan Curtis (Dark Shadows, Trauma) confie l’adaptation du roman de Bram Stoker au scénariste et écrivain de science-fiction Richard Matheson. Il en résulte une mise en image assez fidèle, avec des développements narratifs qui furent intégrés par Coppola dans sa propre version cinématographique. Le coup de génie de Dan Curtis est de confier le rôle du comte Dracula à Jack Palance. L’imposante carrure de l’acteur américain, son visage taillé à la serpe confèrent au vampire un charisme et une virilité exceptionnels.

Le titre français racoleur promet une approche sexy qui n’est pas vraiment au rendez-vous. Nous ne sommes pas devant un film de Jess Franco.

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