Olivier Père

Cannes 2016 Jour 4 : Diamond Island de Davy Chou (Semaine de la Critique)

Premier long métrage de fiction du jeune cinéaste franco-cambodgien Davy Chou, Diamond Island entend produire des images du Cambodge contemporain, en s’intéressant à l’histoire d’un garçon de la campagne qui quitte son village natal pour aller travailler à Diamond Island, site architectural mégalomane en chantier perpétuel construit sur une île au large de Phnom Penh et censé symboliser les rêves de grandeur et de modernité du Cambodge de demain. Il y retrouvera son mystérieux grand frère qu’il n’a pas vu depuis plusieurs années, et se liera d’amitié avec un groupe d’ouvriers comme lui, à la poursuite d’un peu de rêve et de distraction dans ce monde de béton et d’acier.

Diamond Island de Davy Chou

Diamond Island de Davy Chou

Diamond Island est un film planant qui entretient par son rythme et sa douce tristesse la mélancolie pop de son protagoniste, un jeune garçon sans illusions sur son avenir, confronté à la triste réalité du travail et de la grande ville. Le film explore la beauté de ce chantier gigantesque et nous fait découvrir un paysage urbain sidérant. Film sous l’influence de Jia Zhangke et Hou Hsiao-hsien premières manières, Diamond Island est aussi chargé de fantasmes de cinéphile qui renvoient aux teen-movies américains des années 80. Davy Chou développe un esthétisme purement numérique aux couleurs flashy et aux textures acidulées. Entre ballades en scooters, déambulations somnolentes et drague au ralenti le film tisse un réseau d’images désirantes, à la langueur sensuelle. L’apparente insouciance sexy de Diamond Island dissimule un inquiétude sourde qui concerne aussi bien les destinées sentimentales de ses personnages, l’exploitation dont ils sont les victimes et le futur proche d’un pays en quête de nouveau repères.

Catégories : Actualités · Coproductions

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