Olivier Père

Les meilleurs films des années 90

A l’occasion de la programmation « Summer of the 90’s » en juillet-août sur ARTE je me permets de poster cet état des lieux personnel sur le cinéma des années 90 publié la première fois le 27 août 2012. Dans ces listes hautement subjectives – et fluctuantes, il faudrait déjà que je les modifie! – on ne retrouve qu’un seul film de la programmation sur ARTE (Un jour sans fin) mais deux autres réalisateurs (Paul Verhoeven et Jim Jarmusch) sont cités avec d’autres titres que ceux diffusés sur notre chaîne cet été. N’hésitez pas à m’envoyer vos propres listes des meilleurs films des années 90 si vous le souhaitez.

« Mes » meilleurs films des années 90

Coup de rétroviseur sur les déjà lointaines années 90. Pourquoi pas, à l’heure où fleurissent sur internet les listes les plus incongrues. Celle-ci est peut-être totalement inactuelle (pas tant que cela à quelques jours de la mort de Tony Scott) mais elle me trottait dans la tête depuis pas mal de temps. Il y a des films que je n’ai jamais revu depuis leur sortie et d’autres – plus nombreux – que j’ai visionné des dizaines de fois, sans me lasser. Il y a des cinéastes que j’ai détesté avant de les aimer (Fincher, Tarantino) donc que j’ai réintégré ici, et les films essentiels que j’avais manqués au moment de leurs sorties. Il y a bien sûr les absents, soit les cinéastes fameux dont les films ne m’intéressent pas plus que cela (inutile de les citer), soit tous les bons films qui n’ont pas pu rentrer dans la « short list » des dix films par an, soit tous les films importants que je n’ai pas encore vu malgré les nombreuses séances de rattrapage en DVD. Il est vrai qu’au début des années 90 je venais à peine de m’installer à Paris et j’étais encore étudiant (j’allais entrer à la Cinémathèque fin 95 et commencer à écrire dans « Les Inrockuptibles » en 97.) Je privilégiais les films du répertoire vus et revus à la Cinémathèque ou les séries B dans les salles de quartiers qui vivaient leurs dernières heures, au détriment des sorties récentes et des films d’auteur (à l’exception de Godard, Straub, Garrel et quelques autres). Ces listes sont dominées par les grands cinéastes anglo-saxons des décennies précédentes qui continuaient à œuvrer au meilleur de leur forme (De Palma, Coppola, Scorsese, Cronenberg, Eastwood, Verhoeven, Ferrara, Lynch…) et auxquels je vouais (et voue toujours pour la plupart d’entre eux) une admiration indéfectible. Ma cinéphilie était à l’époque très américaine, assez française et asiatique également, et très orientée vers le cinéma fantastique, d’action et de science-fiction qui produisait encore des œuvres passionnantes. Peu d’apparitions et de premiers films, aux exceptions notables à la fin de la décennie de Vincent Gallo, Harmony Korine et Naomi Kawase. Les choses allaient beaucoup changer dans les années 2000 où mes fonctions de délégué général de la Quinzaine des réalisateurs à Cannes allaient m’inciter à davantage de curiosité pour la création contemporaine et la production indépendante internationale, ainsi que pour la découverte de nouveaux jeunes auteurs du monde entier. Lire pour s’en convaincre mon post http://olivierpere.wordpress.com/2011/02/02/retour-sur-quelques-grands-films-des-annees-2000/

Les années 90 furent pour moi la décennie des maîtres anciens, de Rohmer à Oliveira en passant par Kubrick et de quelques futures stars comme Burton, Fincher ou Tarantino. Les années 2000 et 2010 sont celles d’un art en pleine mutation technique et économique, entré en résistance avec des nouveaux prodiges de la mise en scène, Lisandro Alonso, Miguel Gomes, Albert Serra, Corneliu Porumboiu parmi les nombreux exemples de jeunes cinéastes formidables apparus ces dix dernières années, tandis que Coppola, Godard, Skolimovski, Carax et quelques autres continuent de révolutionner le cinéma et de nous le faire aimer, à leur manière.

Eyes Wide Shut

Eyes Wide Shut

1999

Eyes Wide Shut de Stanley Kubrick

La Lettre de Manoel de Oliveira

Buffalo ‘66 de Vincent Gallo

Adieu, plancher des vaches de Otar Iosseliani

Gummo de Harmony Korine

Sicilia ! de Jean-Marie Straub et Danièle Huillet

Tout sur ma mère de Pedro Almodovar

Pola X de Leos Carax

Khroustaliov, ma voiture ! de Alexei Guerman

Perfect Blue de Satoshi Kon

+ Man on the Moon de Milos Forman et Bullworth de Warren Beatty, réalisés en 1999 mais distribués en 2000 en France.

Starship Troopers

Starship Troopers

1998

Starship Troopers de Paul Verhoeven

Inquiétude de Manoel de Oliveira

Les Fleurs de Shanghai de Hou Hsiao-hsien

L’Idéaliste de Francis Ford Coppola

Les Idiots de Lars von Trier

Jackie Brown de Quentin Tarantino

Dr. Akagi de Shohei Imamura

Suzaku de Naomi Kawase

Secret défense de Jacques Rivette

Velvet Goldmine de Todd Haynes

L'Anguille

L’Anguille

1997

L’Anguille de Shohei Imamura

The Blackout d’Abel Ferrara

Ghost in the Shell de Mamoru Oshii

Larry Flint de Milos Forman

Lost Highway de David Lynch

Goodbye South, Goodbye de Hou Hsiao-hsien

Kids Return de Takeshi Kitano

Mars Attacks! de Tim Burton

The Blade de Tsui Hark (photo en tête de texte)

Du jour au lendemain de Jean-Marie Straub et Danièle Huillet

Mission impossible

Mission impossible

1996

Mission : impossible de Brian De Palma

Casino de Martin Scorsese

Showgirls de Paul Verhoeven

Conté d’été d’Eric Rohmer

Au loin s’en vont les nuages d’Aki Kaurismäki

Crash de David Cronenberg

Se7en de David Fincher

Dead Man de Jim Jarmusch

Nos funérailles d’Abel Ferrara

Safe de Todd Haynes

Sur la route de Madison

Sur la route de Madison

1995

Sur la route de Madison de Clint Eastwood

Prête à tout de Gus Van Sant

JLG/JLG de Jean-Luc Godard

Kids de Larry Clark

Le Garçu de Maurice Pialat

La Cérémonie de Claude Chabrol

Ed Wood de Tim Burton

La Fille seule de Benoit Jacquot

Jusqu’au bout de la nuit de Gérard Blain

Porco rosso de Hayao Miyazaki

Killing Zoe

Killing Zoe

1994

Killing Zoe de Roger Avary

M. Butterfly de David Cronenberg

L’Ange noir de Jean-Claude Brisseau

Pulp Fiction de Quentin Tarantino

L’Enfer de Claude Chabrol

Evil Dead III : l’armée des ténèbres de Sam Raimi

L’Etrange Noël de Monsieur Jack de Henry Selick

Tueurs nés d’Oliver Stone

L’Eau froide d’Olivier Assayas

Speed de Jan de Bont

Le Temps de l'innocence

Le Temps de l’innocence

1993

Le Temps de l’innocence de Martin Scorsese

L’Arbre, le maire et la médiathèque d’Eric Rohmer

Body Snatchers d’Abel Ferrara

Un monde parfait de Clint Eastwood

Val Abraham de Manoel de Oliveira

Mad Dog and Glory de John McNaughton

True Romance de Tony Scott

Un jour sans fin de Harold Raimis

Bad Lieutenant d’Abel Ferrara

A toute épreuve de John Woo

1992

Lunes de fiel de Roman Polanski

Conte d’hiver d’Eric Rohmer

Les Nerfs à vif de Martin Scorsese

Twin Peaks : les derniers jours de Laura Palmer de David Lynch

Le Dernier Samaritain de Tony Scott

La Sentinelle d’Arnaud Desplechin

Le Dernier des Mohicans de Michael Mann

Impitoyable de Clint Eastwood

L’Esprit de Cain de Brian De Palma

The Player de Robert Altman

1991

Van Gogh de Maurice Pialat

Le Parrain, 3ème partie de Francis Ford Coppola

Terminator 2 : le jugement dernier de James Cameron

Alice de Woody Allen

Un ange à ma table de Jane Campion

J’ai engagé un tueur d’Aki Kaurismäki

L’Echelle de Jacob d’Adrian Lyne

Close-up d’Abbas Kiarostami

Poussières dans le vent de Hou Hsiao-hsien

Les Amants du Pont-Neuf de Leos Carax

1990

Nouvelle Vague de Jean-Luc Godard

Le Mystère von Bülow de Barbet Schroeder

Rêves de Akira Kurosawa

Total Recall de Paul Verhoeven

Gremlins 2, la nouvelle génération de Joe Dante

The King of New York de Abel Ferrara

Sailor et Lula de David Lynch

Life Is Sweet de Mike Leigh

NON ou la vaine gloire de commander de Manoel de Oliveira

Les Affranchis de Martin Scorsese

Catégories : Actualités

7 commentaires

  1. Bertrand Marchal dit :

    Marrant que vous citiez Lisandro Alonso en 2014. Je n’ai vu de lui que Jauja, et bien que je l’ai trouvé fort intéressant, il ne ma pas paru meilleur qu’un autre, trop en sourdine probablement (je l’ai vu pour Viggo, c’était ma période Viggo….).

    Lequel de ses films vous faisait noter ce réalisateur comme un nom à suivre particulièrement?

    J’ajouterais quand même le Silence des Agneaux en 1991, Dracula et Basic Instinct en 1992, Dumb and Dumber en 1994, In the Mouth of Madness en 1995, Ravenous en 1999…

    • Olivier Père dit :

      ses deux meilleurs films sont ses premiers, La libertad et Los muertos
      vous avez absolument raison sur ces oublis – beaucoup moins fan que vous sur In the mouth of Darkness que j’ai revu récemment.

  2. Bertrand Marchal dit :

    je le mentionne exprès, haha!

    Moi, je ne l’ai pas revu depuis longtemps par contre… je serais peut-être déçu… par contre Ravenous a gardé la pêche! Voilà une cinéaste qui manque au cinéma.

  3. Bertrand Marchal dit :

    Étonnant d’ailleurs que le western n’ait pas copulé plus souvent avec le film d’horreur. De nombreux éléments de base justifieraient ce type de crossover: milieu hostile, nature sauvage, territoires à conquérir hantés par des éléments « aliens », mystique du désert, solitude, déracinement, etc… Je pense à deux films mineurs dans cette veine, Bone Tomahawk ( bien juteux tout de même) et The Wind, qui est un film a l’atmosphère lourde assez réussie. Je n’ai pas vu The Pale Door qui est sur ma liste.

  4. Olivier Père dit :

    j’avais trouvé Bone Tomahawk réussi, comme les autres films de ce réalisateur d’ailleurs. Pas vu The Wind ni The Pale Door.

  5. Bertrand Marchal dit :

    Épargnez-vous la peine de voir l’un et l’autre. J’ai revu The Wind et c’est une laborieuse tentative de rendre intéressante une histoire de démons par l’effet d’un montage disloqué. IMBD dit bcp de mal de The Pale Door et ça ne donne pas envie.
    J’avais vu aussi The Burrowers, un Tremors au Far West. Pas mal fichu mais rien qui fasse une synthèse brillante entre les deux mondes.

    l’horreur s’est toujours consacrée à bâtir son propre genre à partir du monde contemporain. Ou fictif quand il s’agit du futur. Comme si l’horreur avait besoin d’une « base » neutre et libre (comme le sont la réalité et la sf). Comme si l’horreur ne pouvait se mesurer à un genre aussi typé et achevé que le Western sans y perdre des plumes….

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