Olivier Père

John Dies at the End de Don Coscarelli

John Dies at the End de Don Coscarelli sort directement en DVD en France le 7 juillet, deux ans après sa réalisation et sa présentation au Festival de Sundance en séance de minuit.

On attendait beaucoup du retour derrière la caméra de Don Coscarelli. Il est vrai que ce film sur la drogue et ses hallucinations, d’après un roman de David Wong qui intéressa un temps David Fincher, mis en scène par l’auteur de Phantasm (1979) et de Bubba Ho-Tep (2002) avait de quoi faire rêver.

Le sympathique Don Coscarelli est avant tout l’auteur d’un extraordinaire Phantasm, curiosité cauchemardesque, bricolée et mal élevée qui préfigurait The Evil Dead et Donnie Darko. Le jeune cinéaste créait avec des moyens de fortune une atmosphère onirique à la fois effrayante et poétique et explorait les frayeurs de l’enfance avec une imagerie qui permettait d’évoquer La Nuit du chasseur, version « E.C. Comics ». John Dies at the End ne parvient pas à renouveler le miracle. Mal à l’aise avec un matériau littéraire, Coscarelli signe une adaptation bancale. Le scénario délivre ses meilleures idées au début du film (un monstre constitué de bouts de viande, un hamburger téléphone portable). Il est beaucoup trop bavard, visuellement cheap et s’étiole au fur et à mesure du récit, de plus en plus confus et ennuyeux. John Dies at the End sombre dans les travers des films sur la drogue où le spectateur s’attend très vite à voir n’importe quoi surgir sur l’écran, puisque les personnages sont en permanence défoncés ou en pleine crises d’hallucinations. On ne doute pas de la sincérité de Don Coscarelli, véritable artisan et marginal du cinéma américain, mais il a hélas raté sa cible et décevra sans doute les amateurs de films excentriques et ses propres admirateurs, ce qui est triste quand on ne réalise qu’un film tous les dix ans en moyenne.

 

 

 

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