Olivier Père

Cannes 2011 Day 8

Ma dernière journée à Cannes. Je n’aurai pas vu les deux films monuments que j’attendais le plus, The Tree of Life de Terrence Malick et Melancholia de Lars Von Trier, encore un peu de patience pour découvrir ces chefs-d’œuvre annoncés. Après de nombreux rendez-vous j’assiste à la projection presse de Drive (photo en tête de texte) de Nicolas Winding Refn. C’est sans doute la seule véritable surprise de cette sélection officielle et un formidable moment de cinéma, entre références au film noir moderne (Driver de Walter Hill, Thief de Michael Mann, Police fédérale, Los Angeles de William Friedkin), influence zen du cinéma japonais zébrée d’éclairs de violence et de geysers de sang comme dans les films de samouraïs, et sidération plastique qui pourrait rapprocher Drive du pop art à la manière des derniers Tarantino (le film exhibe une photographie et une mise en scène à couper le souffle.) Ryan Gosling, en héros mutique, est génial. Drive est aussi un très beau poème urbain qui sublime Los Angeles. Je quitte donc Cannes avec des images splendides dans la tête, et le souvenir de mes dernières rencontres à la terrasse de l’hôtel Marriott : rien de moins que les plus grands cinéastes coréens vivants réunis autour d’un verre, avec les responsables de la Kofic et deux amis du cinéma coréen, la cinéaste Claire Denis et le directeur de la programmation de la Cinémathèque française Jean-François Rauger. Il y a Lee Chang-dong, parrain de la Semaine de la critique, Kim Ki-duk qui a un nouveau film présenté à UCR, Hong Sangsoo qui présente lui aussi dans la même section son nouveau (et excellent comme d’habitude) film The Day he Arrives, enfin Bong Joon-ho président de la Caméra d’or. Je connais Sangsoo pour avoir présenté Les Femmes de mes amis (Like You Know it All) à la Quinzaine des réalisateurs en 2009. Nous nous étions depuis revu à Séoul et dîné à Paris lors de son récent passage dans la capitale où la Cinémathèque française lui rendait un hommage mérité avec la projection de tous ses films. Bong Joon-ho est devenu en quelques années et trois longs métrages (Memories of Murder, The Host et Mother) un des plus passionnants cinéastes du cinéma contemporain mondial. Grand admirateur de Memories of Murder (thriller vertigineux qui le révéla sur la scène internationale), j’avais eu le grand honneur de présenter son chef-d’oeuvre The Host à la Quinzaine des réalisateurs en 2006, un des plus grands succès de l’histoire de la section indépendante de Cannes (mais aussi de l’histoire du cinéma coréen) et un de mes meilleurs souvenirs de délégué général et de spectateur. C’était formidable de retrouver Joon-ho autour d’un verre et de discuter avec lui de son prochain film, qui s’annonce comme un des projets les plus excitants de la décennie : une adaptation de la bande dessinée française de science-fiction Le Transperceneige, dans laquelle ce qui reste de l’humanité traverse des espaces glacés et désertiques dans un long train qui ne s’arrête jamais. Le tournage débute bientôt, avec une distribution internationale. On a hâte de voir cela.

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