Sleaford Mods

Deux hommes et un ordinateur. Caleçons longs informes et t-shirt manches courtes, dégaine de prolos anglais en virée sur la côte, ils squattent la scène, trop grande pour eux, du Yoyo, au palais de Tokyo. L’un, Andrew Fearn, programme son ordinateur entre chaque morceau puis danse dans son coin. L’autre, Jason Williamson, se cale une bouteille d’eau sur sa tête et s’en sert de diadème dérisoire et surréaliste. Avant de se lancer dans un monologue chanté-parlé râpeux, pulsé par une électro poisseuse et sombre aux beats trépidants. On pense à Shaun Ryder des Happy Mondays pour le côté petite gouape et au Suicide d’Alan Vega pour l’atmosphère délétère... Groupe culte sur ses terres, les Sleaford Mods et leur spoken word frétillant suscitent un fort engouement partout ailleurs. Si leur humour railleur taille des croupières à la misère et aux injustices sociales et jette des glaviots punk à la face de la société britannique, leur rage subversive est contenue dans un show minimaliste et compact, d’autant plus percutant. Un moment unique pour l’animatrice Jehnny Beth et le public d’Echoes.