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Coup d'envoi de la 74e BerlinaleLed Zeppelin, un demi-siècle de légendeInterview de Robert Plant, chanteur du groupe
5 min
Disponible jusqu'au 09/11/2035
Led Zeppelin incarne les années 70 comme les Beatles resteront à jamais associés à la décennie 60. Retour sur les douze années d'existence, entre 1968 et 1980, d'un groupe mythique dont l'audace musicale n'avait d'égale que son art de l'excès.
Jimmy Page, Robert Plant, John-Paul Jones et John Bonham : quatre noms à jamais gravés au panthéon du rock, intronisés avec Led Zeppelin au Rock'n Roll Hall of Fame en 1995, forgeant encore un peu plus la légende de ce groupe qui célèbre ses 50 ans en cette fin d'année 2018.
Des New Yardbirds à Led Zeppelin
Le crépuscule estival et l'automne 1968 signent l'acte de naissance de Led Zeppelin. Par un concert des New Yardbirds, tout d’abord, près de Copenhague. Pour la première fois, c'est le line-up du futur Led Zeppelin qui monte sur scène. Jimmy Page, le guitariste, est déjà là, mais il recrute alors des musiciens pour assurer des dates de concerts déjà calées. Ce seront John-Paul Jones – bassiste, claviériste et producteur bien connu à Londres pour ses collaborations avec les Stones, Rod Stewart ou Donovan –, Robert Plant – chanteur de Band of Joy – et John Bonham – batteur lourd et rapide que Plant connaît de précédentes aventures musicales.
Le 9 novembre 1968, jour du mariage
Après les premières répétitions et une mini-tournée en Scandinavie, il faut un nouveau nom de scène, soufflé par le batteur des Who, Keith Moon. Il prédit au groupe de Page un crash, comme un Zeppelin de plomb, un « lead Zeppelin ». La lettre « a » sera gommée pour que le dirigeable ne soit pas plombé par la connotation négative du mot « lead », charriant une idée de drogue et de défonce qui ira de pair avec le groupe quelques années plus tard. Sur scène, Led Zeppelin verra le jour le 9 novembre 1968 à la Roundhouse de Londres, lors du mariage de Robert Plant avec sa première épouse.
Des classiques du rock
A ce moment-là, Led Zep signe avec le prestigieux label Atlantic et a déjà enregistré son premier album éponyme en 36 heures à peine aux studios Olympic de Londres. Page, Plant, Jones et Bonham accouchent d'une setlist pétrie de blues des années 50, de riffs rock ravageurs, d'une puissance vocale renversante et surtout d'une énergie atomique. Le dirigeable prend son envol. Première tournée américaine fin 1968, une réputation grandissante de groupe live spectaculaire et diablement virtuose. Puis Led Zeppelin II sort à l'automne 1969, Led Zeppelin III un an plus tard et le quatrième en novembre 1971. Avec, à la clé, des classiques inoxydables tels Whole Lotta Love, Stairway to Heaven, Immigrant Song, Black Dog, Rock and Roll.
SM, Black Dog et Nietzsche
Mais Led Zeppelin c'est aussi le faste et les excès d'un groupe phare des années 70. Page, Plant, Jones et Bonham, alors âgés de 25 à 30 ans environ, se produisent devant des dizaines de milliers de fans, adulés partout, multimillionnaires, avec un avion privé siglé à leur nom. Les groupies les attendent backstage, sur le tarmac ou dans les hôtels. Les drogues agrémentent le quotidien. L'un des membres, toujours flanqué d’une mallette noire pleine d'accessoires, aurait des penchants SM. Il y a aussi cette fille de Los Angeles, surnommée The Dog Act, connue pour ses parties fines en présence de son grand chien noir, le Black Dog... L'apogée du libéralisme Sex, Drug & Rock'n roll, en somme, même si la légende zeppelinienne conte aussi qu'après les concerts, Page réécoutait seul dans sa chambre l'enregistrement du live du soir et que Plant s'en allait lire Nietzsche.
Etouffé dans son vomi
John Bonham, en revanche, se noyait quotidiennement dans l'alcool. Une ivresse maîtrisée que ses acolytes ne relevaient plus. Sauf lorsqu'il s'écroulait du tabouret sur scène comme le 27 juin 1980 à Nuremberg. Ou le 24 septembre lorsqu'il boit de la vodka toute la journée, saoul en répétitions dans cette maison où le groupe travaille à la campagne près de Windsor. Le soir, un roadie va coucher le batteur. Ce dernier s'étouffera dans son vomi durant la nuit. A 32 ans. Led Zeppelin a 12 ans. Page, Plant et Jones scelleront définitivement le destin du groupe par communiqué de presse le 4 décembre 1980. On ne réveille pas un mort.
Des New Yardbirds à Led Zeppelin
Le crépuscule estival et l'automne 1968 signent l'acte de naissance de Led Zeppelin. Par un concert des New Yardbirds, tout d’abord, près de Copenhague. Pour la première fois, c'est le line-up du futur Led Zeppelin qui monte sur scène. Jimmy Page, le guitariste, est déjà là, mais il recrute alors des musiciens pour assurer des dates de concerts déjà calées. Ce seront John-Paul Jones – bassiste, claviériste et producteur bien connu à Londres pour ses collaborations avec les Stones, Rod Stewart ou Donovan –, Robert Plant – chanteur de Band of Joy – et John Bonham – batteur lourd et rapide que Plant connaît de précédentes aventures musicales.
Le 9 novembre 1968, jour du mariage
Après les premières répétitions et une mini-tournée en Scandinavie, il faut un nouveau nom de scène, soufflé par le batteur des Who, Keith Moon. Il prédit au groupe de Page un crash, comme un Zeppelin de plomb, un « lead Zeppelin ». La lettre « a » sera gommée pour que le dirigeable ne soit pas plombé par la connotation négative du mot « lead », charriant une idée de drogue et de défonce qui ira de pair avec le groupe quelques années plus tard. Sur scène, Led Zeppelin verra le jour le 9 novembre 1968 à la Roundhouse de Londres, lors du mariage de Robert Plant avec sa première épouse.
Des classiques du rock
A ce moment-là, Led Zep signe avec le prestigieux label Atlantic et a déjà enregistré son premier album éponyme en 36 heures à peine aux studios Olympic de Londres. Page, Plant, Jones et Bonham accouchent d'une setlist pétrie de blues des années 50, de riffs rock ravageurs, d'une puissance vocale renversante et surtout d'une énergie atomique. Le dirigeable prend son envol. Première tournée américaine fin 1968, une réputation grandissante de groupe live spectaculaire et diablement virtuose. Puis Led Zeppelin II sort à l'automne 1969, Led Zeppelin III un an plus tard et le quatrième en novembre 1971. Avec, à la clé, des classiques inoxydables tels Whole Lotta Love, Stairway to Heaven, Immigrant Song, Black Dog, Rock and Roll.
SM, Black Dog et Nietzsche
Mais Led Zeppelin c'est aussi le faste et les excès d'un groupe phare des années 70. Page, Plant, Jones et Bonham, alors âgés de 25 à 30 ans environ, se produisent devant des dizaines de milliers de fans, adulés partout, multimillionnaires, avec un avion privé siglé à leur nom. Les groupies les attendent backstage, sur le tarmac ou dans les hôtels. Les drogues agrémentent le quotidien. L'un des membres, toujours flanqué d’une mallette noire pleine d'accessoires, aurait des penchants SM. Il y a aussi cette fille de Los Angeles, surnommée The Dog Act, connue pour ses parties fines en présence de son grand chien noir, le Black Dog... L'apogée du libéralisme Sex, Drug & Rock'n roll, en somme, même si la légende zeppelinienne conte aussi qu'après les concerts, Page réécoutait seul dans sa chambre l'enregistrement du live du soir et que Plant s'en allait lire Nietzsche.
Etouffé dans son vomi
John Bonham, en revanche, se noyait quotidiennement dans l'alcool. Une ivresse maîtrisée que ses acolytes ne relevaient plus. Sauf lorsqu'il s'écroulait du tabouret sur scène comme le 27 juin 1980 à Nuremberg. Ou le 24 septembre lorsqu'il boit de la vodka toute la journée, saoul en répétitions dans cette maison où le groupe travaille à la campagne près de Windsor. Le soir, un roadie va coucher le batteur. Ce dernier s'étouffera dans son vomi durant la nuit. A 32 ans. Led Zeppelin a 12 ans. Page, Plant et Jones scelleront définitivement le destin du groupe par communiqué de presse le 4 décembre 1980. On ne réveille pas un mort.
Journaliste
Alexis Fricker
Pays
France
Année
2018