Hautefaye de Vincent Le Port
Les Films du Losange (France)
Avec Arieh Worthalter, Antoine Reinartz
Après Bruno Reidal, Vincent Le Port s’attelle à un nouveau projet de film historique, basé sur le livre Un crime de braves gens de George Marbeck. Le 16 août 1870, aux derniers jours du Second Empire, une foule de paysans frappe et torture pendant plusieurs heures un homme avant de le brûler vif. Les principaux coupables étaient des gens sans histoire. C’est leur histoire que Vincent Le Port veut raconter, dans un récit scindé en deux, passant d’une chronique de la vie paysanne à la tragédie d’un procès.
» Dans le drame d’Hautefaye, la colère populaire légitime se teinte de sadisme et d’arbitraire, la lâcheté n’est qu’une forme compréhensible de la peur, la raison d’État se montre aussi cruelle et barbare que la folie d’un jour. » (V. Le Port)
La Révolution selon Kamo de Kornél Mundruczó
MK Productions (France), Good Chaos & Hype Studios (Grande-Bretagne), Proton Cinema (Hongrie), Madants (Pologne), Komplizen Films (Allemagne), Takes Film (Géorgie)
Après Pieces of a Woman puis Evolution, sélectionné à Cannes en 2021, Kornél Mundruczó nous propose de partir sur les traces du jeune Soso Dzhugashvili et de vivre la genèse de l’URSS. Pour le réalisateur qui a grandi en Hongrie, cette période est « gravée dans son ADN. »
Kamo et Soso, deux jeunes garçons de la petite ville de Gori deviennent des amis inséparables. Alors que la révolution commence à gronder dans l’ensemble de l’Empire russe, les deux amis jouent un rôle grandissant dans le mouvement qui s’apprête à faire tomber le Tsar.
Soso deviendra Joseph Staline, l’un des dictateurs les plus impitoyables de l’histoire. Tournage prévu à l’automne 2025.
Par ailleurs, le choix d’ARTE France Cinéma pour le long métrage d’animation de l’année 2024 s’est porté sur :
Le Royaume des oiseaux
de Wesley Rodrigues
Sacrebleu Productions (France) Lupa Filmes (Brésil)
Pour son premier long métrage, le réalisateur brésilien Wesley Rodrigues propose un conte fantastique ancré au coeur du Sertão brésilien, une terre aride où les Hommes peuvent se transformer en oiseaux de proie. Assum Preto est recueilli enfant par Carcará, un hors-la loi qui aspire à devenir une légende locale. Le royaume des oiseaux joue avec l’audace de mêler à la fois dessins naïfs et contenu sombre en nous dévoilant les prémices de la Revolution Industrielle dans une région encore sauvage et agricole. Le réalisateur, étant lui-même originaire d’une région reculée du Brésil, aime le réalisme magique latino-américain et l’idée de créer des royaumes fantastiques ancrés dans notre mythologie. C’est aussi un film qui confronte la fin d’un monde, magique, face au rationalisme et à la science du XXème siècle.
Début d’animation en janvier 2027. Livraison au printemps 2028.
Formidable nouvelle que ce retour de Vincent Le Port, talentueux auteur de Bruno Reidal, l’un des meilleurs premiers films de ces dernières années.
Le crime de Hautefaye est un fait divers terrifiant survenu non loin du lieu où je vis et sa complexité induit des possibles passionnants.
A propos, quand pourrons nous voir Bruno Reidal sur Arte? Peut-être a t’il été programmé sans que je m’en sois aperçu ?
J’aimerais beaucoup le revoir et je pense qu’il serait important pour ceux qui l’avaient manqué d’avoir cette possibilité de rattrapage.
Bonjour Ballantrae, la date de diffusion de Bruno Reidal sur Arte est prévue en juin 2025.
Rien à voir avec la note de Ballantrae…Grand écart:
Je viens de me plonger en détail dans la filmo de Jennifer Jason Leigh et il y a une petite surprise.
Un clip gourmandise de 4 minutes pour « LAST CUP OF SORROW » du groupe Faith no more, tourné en 1997.
Adaptation de VERTIGO à savourer: only pour les fans ( de Vertigo et de JJL).
merci ! je ne connaissais pas.
Par curiosité, j’ai suivi le conseil de Ballantrae et j’ai regardé Bruno Reidal. Le style, la distance, le rythme m’ont fait penser au cinéma de Philippe Ramos, quelque chose qui couve sous la cendre, un peu compassé, intérieurement accablé même, mais passionné aussi.
Entre parenthèses, j’avais vraiment beaucoup aimé Fou d’amour. Je n’ai pas vu son dernier film et je regrette qu’il ne puisse tourner plus vite…
On pense aussi à Bruno Dumont non ?
vrai, d’autant qu’y joue l’acteur qui fait Claudel.
Sauf qu’il manque la flamme mystique et aussi un personnage féminin pour faire un Dumont.
mais oui, on y pense, comme on pense aussi au Ruban Blanc de Haneke.
Faut voir ce que va donné le prochain film. Celui-ci est entièrement appuyé sur le vrai journal des confessions du vrai meurtrier. Je crois avoir compris que le narratif n’a pas été inventé, c’est donc presque un documentaire.
donner, avec un r… !
Oui évidemment. Bruno Reidal vient de cette famille là.
Mais le Dumont première manière, pas le cinéaste facétieux de Ma loute et P’tit Quinquin.
Avec Bresson comme aieul commun 😉
le critique belge de service est le roi des inutiles: « Twin Peaks, le film, qui n’ajoute rien à la série mythique ».
Lamentable sic.
Que prévoyez-vous en ces tristes moments?
ps: par ailleurs, j’avais répondu à votre post au sujet de Bruno Dumont… passé au bleu?
Arte va rendre hommage à David Lynch avec l’un de ses grands films en prime time dans les prochains jours…
Immense tristesse.
On ne perd pas seulement un grand artiste mais le cinéaste qui savait comme nul autre faire nôtres ses rêves.
Je pensais beaucoup à lui ces derniers temps avec les incendies. J’ai même rêvé de lui la semaine dernière après avoir revu Mullholand Drive pour penser à LA.
Lynch faisait partie de nos vies depuis si longtemps pour notre génération. C’est tellement triste.
Amusant d’ailleurs que deux des très rares cinéastes dont le patronyme a donné de nouveaux termes au lexique de la cinématographie se soient retrouvés confondus dans un film, quand Lynch interprète Ford, dans Fabelmans.
Je viens de voir votre reportage sur David Lynch ; il m’a rendu l’envie de me pencher à nouveau sur Twin Peaks The Return que j’avais abandonné à ses délires surréels à mi-course.
Les premiers épisodes vus (jusqu’au cinquième je crois) ont usé mon besoin d’équilibre entre concret/abstrait, réalité/rêve, possible/impossible, ressenti/fantasmé, cet équilibre établi souverainement par Mulholland Drive.
Le problème est de nature conceptuelle : Lynch a fait du surréalisme la trame de cette nouvelle saison, une qualité qui non seulement expose chaque piste explorée au questionnement et au doute (ce qui est intellectuellement intéressant, mais conduit forcément à une vacuité essentielle) mais saborde aussi la progression dramatique, donc forcément logique, nécessaire au format d’une série télévisée, avec tous ses prérequis – particulièrement quand elle est censée être la continuation d’un corpus déjà existant.
En un mot, cette nouvelle série a rapidement cessé pour moi d’être excitante puisque tous les rebondissements semblaient possibles.
Ce qui m’a aussi amené à m’interroger sur la part que Mark Frost tenait dans l’écriture de la première saison. On parle fort peu de lui, mais il me semble que c’est beaucoup à lui qu’on doit cet équilibre dont je parle et qui fait l’immense attrait de ces premiers épisodes…
Il me semble au contraire que la saison 3 avec cette ouverture absolue à tous les possibles transcende au delà des espérances le matériau originel pourtant déjà passionnant.
Comme Twin Peaks fire walk with me, Twin Peaks the return retourne le temps et l’espace des deux premières saisons sans se limiter à un simple exercice surrealisant mais en inventant une vraie cosmogonie qui va au delà du simple genre fantastique.
Certaines pistes ont une cohérence absolue, d’autres surgissent comme un moment suspendu mystérieusement raccordé au tout.
Le prix de cette saison est justement de ne pas se contenter de se raccrocher aux branches de l’écriture sérielle qui a beaucoup évolué depuis 1990 mais d’aller encore ailleurs. Trop fidèle à l’original , ce retour aurait été dépassé par ses héritiers nombreux ( Lynch est un cinéaste et un teleaste qui a une forte influence) donc il était génial d’aller encore ailleurs. De n’être ni tout à fait le même, ni tout à fait un autre.
Revoyez cette saison 3. Revoyez les courts des débuts et Eraserhead et vous constaterez que Lynch a totalement retrouvé une liberté absolue comme le prouve par exemple un épisode 8 dont nous sommes nombreux à ne pas nous être remis.
Lynch a crée un univers dans le quel je n’ai que sporadiquement mes entrées.
De BLUE VELVET sourdait un élixir vénéneux et enivrant que je n’ai pas retrouvé dans WILD AT HEART. Revu avant hier ce dernier m’est apparu comme un édifice disparate, très daté, sans doute un peu plus en retrait dans sa filmographie.
MULHOLAND DRIVE produit une étrange fascination (que j’attribue en grande partie au tailleur gris de Naomi Watts), fascination que je ne retrouve pas dans INLAND EMPIRE sur lequel j’achoppe lamentablement malgré deux tentatives.
J’avais adoré TWIN PEAKS: FIRE WALK WITH ME (dont le titre fait frémir dans le contexte des incendies de LA) film déchirant, hanté par le sublime visage de Sheryl Lee. Il doit ressortir en Avril en Blu-ray 4K je crois (Olivier, une confirmation?).
Il nous reste à naviguer dans cet univers-rhizome où tout paraît communiquer, entrer en résonnance, en se laissant happer par de délicieuses circonvolutions mais aussi parfois en se heurtant à des impasses ou des incompréhensions.
J’ai pensé à lui cet été en vacances à Los Angeles; nous étions à Griffith Park, non loin de sa maison… »Fire walk with me ».
J’ai vu Inland trois fois et la troisième fut la bonne, je suis rentré dedans (expression ô combien pertinente parlant du cinéma de Lynch) , et pourtant il me laisse encore un gout désagréable dans la bouche. Car je reste convaincu que le film aurait été bien plus prenant en étant plus beau.
Ce que j’aime aussi chez lui, et que je ne peux pas distinguer des autres aspects de son univers, c’est le soin qu’il apporte à la beauté formelle de ses plans: décors, mouvements de caméra, grain chaleureux. Or Inland Empire est un film laid, c’est un grand cauchemar fascinant gâché en grande partie par la laideur de l’image. la laideur ne cesse d’abîmer le pouvoir de fascination.
Il se condamnait au refus par ce geste radical. C’est d’autant plus navrant que c’est probablement l’échec de ce film qui a mis un terme à son parcours de cinéaste.
A Bertrand,
Bravo pour votre ténacité! Je vais essayer la troisième quand l’envie me taraudera à nouveau.
Il est certain qu’un travail plus léché esthétiquement, plus » laqué » (cf: ce que peut faire émerger Nicolas Winding Refn de certaines scènes avec ses érubescences) aurait mieux servi à approcher l’ensemble…
Très réussi le portrait de Lindon.
La séquence que j’ai préféré: à 55 minutes, sa fascination devant le film qu’il regarde, sans doute pas un chef d’œuvre, qui le captive et l’emporte ailleurs; une route pour son vélo d’appartement qui le mène hors de lui.
Par ailleurs, un acteur est toute de même une créature bien pathétique. Je comprends parfaitement son insatisfaction, son plaisir d’arpenter les cimetières et son impression de n’être nulle part à sa place, de se détester et de vouloir toujours quelque chose qui n’existe pas et qu’on ne peut pas définir, une impuissance qui semble être le moteur de son métier.
Pour lui donc deux conseils pas chers: apprendre à jouer du piano et tourner dans un film badass. Il est fait pour un film d’action à la Zahler, c’est sûr.