Olivier Père

Un héros de Asghar Farhadi et Chronique d’une liaison passagère de Emmanuel Mouret

Ces deux films n’ont rien à voir entre eux mais j’en parle ici parce que ce sont des coproductions ARTE France Cinéma saluées au moment de leurs sorties (sélection à Cannes, succès critique et public), réalisés par des cinéastes dont nous accompagnons le travail depuis plusieurs années. Ils seront diffusés prochainement pour la première fois sur notre antenne, et disponibles aussi sur notre plateforme ARTE.tv et la chaine cinéma d’ARTE sur YouTube.

 

Après Everybody Knows réalisé en Espagne, Asghar Farhadi retourne dans son pays et signe avec Un héros (Ghahreman, 2021) une nouvelle radioscopie de la société iranienne, aux allures de thriller psychologique. Son film est d’une modernité universelle, et dénonce les dérives du capitalisme ainsi que les effets pervers des réseaux sociaux. Asghar Farhadi raconte comment la vie d’un prisonnier bascule de manière inattendue à la suite d’une permission de deux jours. Le cinéaste se penche sur la notion d’héroisme et livre une réflexion personnelle sur la fabrication d’un héros, en imaginant l’aventure d’un homme ordinaire pris dans la spirale du mensonge. A la différence de ses précédents films iraniens, et de la plupart de la production locale, Un héros ne se déroule ni à Téhéran, ni dans la campagne profonde, mais à Chiraz, grande ville historique du Sud du pays, ancienne capitale de la Perse qui porte les traces archéologiques et culturelles de l’Iran antique.

 

Sur le sujet rebattu de l’adultère, la comédie sentimentale d’Emmanuel Mouret Chronique d’une liaison passagère (2022) surprend par ses partis-pris de mise en scène et d’écriture. Le spectateur assiste aux multiples rencontres des amants qui se réfugient dans des moments d’intimité et de complicité à travers Paris, loin de leur vie quotidienne. Mouret s’interroge sur les paradoxes de la séduction, du bonheur à deux et du rapport amoureux avec un précision et une finesse enchanteresse. L’humour se teinte de mélancolie, et même de gravité dans ce qui s’impose comme l’un des meilleurs films du cinéaste à ce jour. Chronique d’une liaison passagère est joliment servi par ses interprètes. Sandrine Kiberlain et Vincent Macaigne forment à l’écran un couple inattendu et émouvant, et jouent leur partition avec beaucoup de délicatesse.

 

Un héros est diffusé mercredi mercredi 7 aout à 20h55.

 

Chronique d’une liaison passagère est diffusé mercredi 13 novembre à 20h55.

 

 

 

Catégories : Coproductions · Sur ARTE

5 commentaires

  1. Bertrand Marchal dit :

    J’avais bcp aimé Macaigne dans Tonnerre. Après, je trouve qu’il n’a cessé de faire la même chose, c’est un peu dommage.

    • Olivier Père dit :

      C’est vrai qu’il a été enfermé (ou s’est enfermé) dans un personnage. Sauf dans Les Innocentes d’Anne Fontaine où il est totalement différent.

  2. Comet dit :

    Bonjour. J’aurais une question à propos de la Vie privée de Sherlock Holmes. Pour quelles raisons le film est-il proposé en vf ou en version allemande ? En vous remerciant par avance.

    • Olivier Père dit :

      Bonjour, c’est parce qu’il s’agit d’un film acheté par nos collègues allemands (pas par ARTE France, mais vous ne pouvez pas le savoir on ne fait pas la distinction à l’antenne bien sûr) et ces derniers ne sont pas parvenus à obtenir les droits de diffusion de la VOSTF – ce sont des films américains issus d’un achat groupé au même catalogue.
      cela concerne encore plusieurs films, comme Un homme nommé cheval qui a déjà été diffusé ou Les Enchaines d’Hitchcock…

  3. Comet dit :

    Je vous remercie. C’est un peu dommage mais heureusement il y a beaucoup de belles choses.

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