Olivier Père

Remorques de Jean Grémillon

 « André Laurent (Jean Gabin), capitaine du remorqueur Le Cyclone, assiste avec son équipage à la noce d’un de ses marins, avant d’être appelé en urgence pour secourir les passagers d’un cargo, dont Catherine (Michèle Morgan), l’épouse du commandant. Alors que sa femme Yvonne (Madeleine Renaud) lui dissimule sa maladie et le supplie de prendre sa retraite, André tombe follement amoureux de Catherine, avec laquelle il débute une liaison… »

Ce chef-d’œuvre du cinéma français connut une production accidentée. L’adaptation du roman de Roger Vercel passa entre plusieurs mains et non des moindres (Charles Spaak, André Cayatte) avant d’être finalement confiée à Jacques Prévert, à la suite du mécontentement de Gabin devant la première version du scénario. Le tournage fut interrompu deux fois, d’abord en raison de l’entrée en guerre de la France le 3 septembre 1939, puis à cause de l’occupation allemande. Épris de réalisme, Jean Grémillon souhaitait tourner toutes les scènes maritimes sur de vrais bateaux, mais il dut se résoudre à utiliser des maquettes filmées en studio pour les plans larges du remorqueur en pleine tempête. A partir d’une histoire simple en apparence, le réalisateur signe un véritable poème funèbre, une symphonie sur les thèmes du destin et de l’amour fou. Grémillon reforme le couple du Quai des brumes, Jean Gabin (qui retrouve le réalisateur après le magnifique Gueule d’amour) et Michèle Morgan, de nouveau amants tragiques. Ce film sublime met en scène avec la même intensité la violence des éléments naturels et celle des sentiments humains, traversés de contradictions déchirantes.

 

Ressortie en salle mercredi 19 avril, en version restaurée, distribué par Carlotta Films.

Diffusion lundi 24 avril sur ARTE à 20h50. Disponible gratuitement en télévision de rattrapage sur ARTE.tv du 24 avril au 7 mai.

Catégories : Actualités · Sur ARTE

7 commentaires

  1. MB dit :

    bravo! et enfin!…

  2. MB dit :

    Oui Olivier bravo à Arte: la grandeur de REMORQUES, son début admirable (le passage ( je ne dis pas comment) d’un groupe d’enfants chahutant, au monde conventionnel des adultes), Gabin confrontant Morgan en lui reprochant son amour pour elle (Qu’est-ce que vous avez à me regarder comme ça hein?!), son entêtement buté face à Ledoux à qui il reproche de trop lire de bouquins ça lui empoisonnerait la tête paraît-il (!), la délicieuse et sacrifiée Madeleine Renaud (la libellule du cinéma français!), la majestueuse scansion de ces répons lugubres et bouleversants qui affrontent le tonnerre l’orage quand Gabin descend les escaliers du port de Brest ah là là c’était un peu beaucoup mis en veilleuse par le dvd existant!

  3. MB dit :

    LE CIEL EST A VOUS? je ne dirais qu’une chose: yippi.

  4. MB dit :

    J’ai revu le film, ce ne sont pas des enfants au début ce sont deux ivrognes ah les souvenirs… je ne sais plus où j’ai vu ces deux enfants chahuter au début d’un film…

  5. Victor G dit :

    Rien à faire, les dialogues de Prévert, je trouve que ça vieillit mal, contrairement à la mise en scène de Grémillon. Le montage visuel, sonore et musical de la scène des machines pendant le sauvetage est éblouissant !
    Question : comment Grémillon a-t-il fait tanguer sa caméra dans les scènes intérieures du remorqueur pendant la tempête ? Je ne savais pas que les caméras étaient aussi maniables que ça à cette époque.

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