Olivier Père

Le Jour des morts-vivants de George A. Romero

ARTE diffuse Le Jour des morts-vivants de George A. Romero (Day of the Dead, 1985) jeudi 27 janvier à 23h30. Le film sera également disponible gratuitement en télévision de rattrapage sur ARTE.tv jusqu’au 25 juillet.

Le Jour des morts-vivants est le troisième volet, après La Nuit des morts-vivants et Zombie, de la saga horrifique et politique de George A. Romero. Le film baigne dans une atmosphère anxiogène et emprunte au western personnages et situations. Romero met en scène comme à son habitude un groupe assiégé : à la maison de La Nuit… et au centre commercial de Zombie succède un silo à missiles souterrain, propice à une charge contre les représentants de l’armée et de la science. Le futur de l’humanité est désormais dans le camp des zombies, tandis que les survivants ont sombré dans la barbarie et la paranoïa, en pleine guerre froide. Romero imagine un zombie doué de raison, cobaye enchaîné capable d’exprimer des émotions humaines. Cette figure pathétique permet d’envisager une domestication des morts-vivants, faute de pouvoir éradiquer le virus de résurrection. Au moment de la sortie, certains fans regrettèrent que le film contînt moins d’action que Zombie. Pas aussi spectaculaire que son prédécesseur, Le Jour des morts-vivants est pourtant riche en moments de suspens et de gore, et utilise un décor à l’ambiance particulièrement claustrophobe. Le spécialiste des maquillages sanglants Tom Savini, déjà à l’œuvre sur Zombie, se surpasse une fois de plus et signe des effets spéciaux hyper-réalistes pour les scènes de morts violentes et de cannibalisme. Romero signe un grand film d’horreur moderne, à une époque – le milieu des années 80 – où le genre était rongé par la parodie. L’idée du zombie pensant, devenu chef d’une révolte sociale, sera réintroduite dans Land of the Dead vingt ans plus tard. Le film se révèle moins réussi que les trois premiers mais il explicite la dimension politique de la saga et recèle encore quelques beaux morceaux de bravoure.

 

 

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3 commentaires

  1. JICOP dit :

    Le deuxième épisode , en particulier dans son montage supervisé par Dario Argento , est insurpassable à mes yeux . Sommet à la fois politique et horrifique . Il n’est pas exagéré de dire que la  » zombie-mania  » ( de la série  » Walking dead  » à  » world war z  » ) des dix dernières années doit beaucoup à Romero .
    Ce troisième volet doit etre réévalué à la hausse . Malgré un budget low-cost , le réalisateur Américain construit un film prenant et intelligent ou la menace des morts-vivants se fait de plus en plus croissante à mesure que les humains s’entre-déchirent .

    • Olivier Père dit :

      Oui Zombie est le meilleur de la saga, dans le montage supervisé par Argento (avec la musique de Goblin) mais la version américaine, plus longue, est également remarquable.

  2. Ballantrae dit :

    Oui il faut réhabiliter Day of the dead même si moins impressionnant que Zombie car il maitrise totalement son hypothèse d’un récit claustrophobe d’une dérive militariste de la civilisation par temps de catastrophe.
    Esquissée dans le début de Zombie, elle devient la colonne vertébrale d’un film qui cinglait les travers de l’ére Reagan .
    Sorti fin 1986 à savoir peu après Rambo 2, Rocky 4, Top gun ou Cobra c’est un sursaut courageux que les amateurs comme la cinéphilie en général ont loupé à sa sortie. Gros bide terriblement injuste.
    Le suivant est intéressant mais un peu inégal et les autres dont Diary of the dead deviennent carrément des caricatures de l’immense trilogie initiale.

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