Dans le cadre de sa programmation spéciale Festival international du film d’animation d’Annecy ARTE diffuse mercredi 14 juin à 20h55 Piano Forest (Piano no Mori, 2007) de Masayuki Kojima, qui sera également disponible pendant sept jours en télévision de rattrapage sur ARTE+7. Il n’y a pas que le studio Ghibli qui produise au pays du soleil levant des films d’animation poétiques et intelligents. En témoigne ce long métrage de Masayuki Kojima, merveille d’émotion et de sensibilité, adapté d’un manga très populaire au Japon, publié depuis 1998 et qui compte aujourd’hui une quinzaine de volumes. Piano Forest est issu du studio Madhouse, auquel on doit notamment Summer Wars, La Traversée du temps ou Perfect Blue. Il raconte l’amitié de deux enfants, séparés par leur condition sociale, réunis par leur passion pour la musique classique et le piano. Shûhei est un garçon de bonne famille qui rêve de devenir pianiste virtuose comme son père. Il déménage de Tokyo pour s’installer chez sa grand-mère dans une petite ville à la campagne. Là il rencontre Kaï, un gamin issu d’un milieu défavorisé, élevé par sa mère hôtesse de bar, qui se révèle être un pianiste surdoué. Dans sa nouvelle classe, Sûhei découvre un étrange rite : pour être accepté par les autres élèves il faut aller jouer d’un piano abandonné dans la forêt et que l’ont dit cassé. Dans les croyances ancestrales japonaises, la forêt tient une place prépondérante, chargée de pouvoirs magiques et peuplée de créatures plus ou moins bienveillante. Le cinéma a souvent illustré cette importance de la forêt, que ce soit chez Akira Kurosawa, Hayao Miyazaki ou Naomi Kawase. Piano Forest réanime cette philosophie shintoïste en la mariant avec l’amour de la grande musique, Bach, Mozart, Chopin… il ne s’agit plus simplement de communion avec la nature mais de connaissance de l’autre et de l’élévation par l’art. Ce récit d’initiation séduit par sa beauté, son humanisme et sa dimension spiritualiste.
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