Pour inaugurer la troisième édition de son « printemps du polar », ARTE diffuse L.A. Confidential (1997) de Curtis Hanson dimanche 12 mars à 20h50.
Adaptation soignée du roman de James Ellroy, L.A. Confidential nous plonge dans l’univers trouble du Los Angeles des années 50, et explore trois univers inextricablement liés : la police, le gangstérisme et Hollywood. Une jeune recrue idéaliste, un policier violent traumatisé par la mort de sa mère et un flic vénal et désabusé, conseiller technique sur une série télévisée et informateur de la presse à scandale vont en effet lever le voile sur un gigantesque réseau de corruption en enquêtant sur plusieurs affaires criminelles. Curtis Hanson, déjà auteur de quelques thrillers, atteint une sorte de consécration avec L.A. Confidential, qui représenta en sélection officielle les États-Unis au festival de Cannes. Les acteurs sont excellents, les costumes et les décors superbes, l’intrigue complexe même si une simplification de la source littéraire était inévitable. La réussite du film doit beaucoup à James Ellroy ou plutôt à Hanson et son scénariste Brian Helgeland qui surent extraire un scénario satisfaisant d’un roman extrêmement touffu et retors. L.A. Confidential ressuscite une certaine tendance prestigieuse du cinéma américain qui estime, en utilisant à la perfection les codes et les conventions d’un genre défini (ici le film noir, ailleurs le western) pouvoir déboucher sur un dépassement intellectuel, politique ou esthétique du matériau initial. De ce point de vue L.A. Confidential revendique la même conception du cinéma que les « sur-westerns », ainsi que les nommait Bazin, réalisés par William Wyler ou George Stevens, cinéastes célèbres pour leur souci du perfectionnisme technique, de la reconstitution historique minutieuse, de la crédibilité psychologique. Le film de Curtis Hanson demeure l’un des meilleurs représentants du néoclassicisme hollywoodien des années 90.
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