Olivier Père

Le Village des damnés de Wolf Rilla

Le Village des damnés

Le Village des damnés

Le paisible village de Midwich, dans la campagne anglaise, est le théâtre d’un événement inexplicable. Pendant quelques heures tous ses habitants ainsi que les animaux sombrent dans un profond sommeil. Quelques mois plus tard les femmes de Midwich donnent naissance à des enfants dont la croissance exceptionnelle, les traits physiques identiques et les dons de télépathie laissent présager une provenance extraterrestre.

Au même titre que L’Invasion des profanateurs de sépultures de Don Siegel quatre ans plus tôt Le Village des damnés (Village of the Damned, 1960) est un film matriciel dans l’histoire de la science-fiction au cinéma et constitue l’une des principales entrées du genre dans son âge adulte, sa forme moderne. En effet loin du folklore gothique des productions Hammer, ce film anglais continue de surprendre par son austérité, son style épuré et son absence d’effets grossiers ou de trucages, à l’exception fameuse des yeux lumineux des enfants mutants. Il n’y est pas non plus question d’explications verbeuses ou de glose scientifique mais d’une sourde angoisse et d’une incompréhension face à la tragédie qui persistent tout au long du film. L’idée d’associer les manifestations de violence et la source du Mal à des visages angéliques de bambins fera elle aussi une longue carrière dans le cinéma fantastique. La scène du mur de briques mental est toujours aussi impressionnante, et la présence de George Sanders dans le rôle principal ne gâche rien. C’est le principal titre de gloire de Wolf Rilla, scénariste et réalisateur allemand qui fit presque toute sa carrière en Grande-Bretagne et qui adapte ici un roman de John Wyndham « The Midwich Cuckoos » avec l’aide du scénariste américain Stirling Silliphant. John Carpenter, adepte de la litote, a réalisé en toute logique en 1995 un brillant (quoique parfaitement stérile) et très fidèle remake du Village des damnés.

La suite du film de Wolf Rilla Children of the Damned (1964) est une bonne série B qui ne démérite pas de l’original.

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