Olivier Père

La Grande Évasion de Raoul Walsh

La Grande Evasion (1941)

La Grande Evasion (1941)

Roy Earle sort de prison. Il replonge immédiatement dans l’illégalité en préparant un hold-up avec deux néophytes et Marie, une danseuse de cabaret qui s’éprend de lui. Mais Roy, en quête d’une dernière chance de calme et d’honnêteté, est tombé amoureux de la petite-fille infirme d’un fermier. Il paye l’opération qui la guérit de son pied-bot, mais est récompensé par l’ingratitude de la jeune femme qui refuse de l’épouser. Après l’exécution du casse, Roy et Marie se retrouvent traqués par la police… La Grande Évasion (High Sierra, 1941) est un classique du film noir à ciel ouvert. L’histoire délaisse très tôt les décors urbains pour s’engouffrer dans l’Amérique rurale, jusqu’à sa conclusion sur les flans rocheux du Mont Whitney, le plus haut sommet des États-Unis. Joseph Losey s’en souviendra sans doute pour la conclusion de son magnifique Le Rôdeur (The Prowler, 1951). Le film illustre le thème de l’homme libre irréductible à toute forme de soumission, mais il lui manque à notre avis la démesure et le lyrisme de L’enfer est à lui (White Heat, 1949) et des plus grands chefs-d’œuvre de Walsh. L’idée du chien porte-malheur, sympathique bâtard dont les propriétaires successifs connaissent une fin tragique, enfonce le clou du cliché de la fatalité, reliquat des drames policiers des années 30. Reste l’émouvante histoire d’amour entre deux êtres marqués par la vie. Bogart, dans son premier grand rôle, porte déjà son masque mortuaire tandis qu’Ida Lupino est sublime, comme d’habitude. Walsh signera huit ans plus tard La Fille du désert (Colorado Territory), avec Joel McCrea et Virginia Mayo, nouvelle et supérieure version en western de High Sierra, expression brute du génie walshien épurée du pathos et des lourdeurs du scénario de John Huston.

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