Le point du jour

Pas-de-Calais, années 1900. Jeune ingénieur, Larzac vient d’être nommé dans le bassin minier de Lens. Amenant de Paris ses idées progressistes, il supporte mal les méthodes autoritaires et conservatrices de Dubard, son supérieur. Contraint de rentrer dans son pays, le Polonais Brezza voudrait se marier avant son départ avec Louise Gohelle. Georges, le frère de cette dernière, espère, lui, passer la bague au doigt de Marie Bréhard. Employée au triage à la mine, celle-ci n’accepte pas d’arrêter de travailler après leur mariage, ce que ne conçoit pas Georges. Roger, le petit frère de Marie, vient de fêter ses 14 ans, l’âge auquel tous les jeunes de la région descendent dans la mine…

Dignité et combat 
Ancien résistant aux côtés du parti communiste et figure engagée du mouvement syndical, Louis Daquin laisse s’exprimer sa fibre militante dans ce film où il rend hommage aux gueules noires – auxquelles il venait d’ailleurs de consacrer La grande lutte des mineurs, un court métrage documentaire sur les grèves des années 1940 qui fut interdit de diffusion par arrêté ministériel en 1948. Témoignant avec une approche réaliste et quasi documentaire de leurs dures conditions de vie, mais aussi de leur dignité et de leurs combats, le réalisateur dut affronter la censure de Charbonnages de France, qui avait facilité son tournage, et fut contraint d’accepter de multiples modifications et coupes, notamment relatives à la catastrophe de Courrières (1906). Si Le point du jour donna un coup de frein à la carrière de Louis Daquin – il eut dans les années 1950 le plus grand mal à financer ses projets en France –, il permit au jeune acteur Michel Piccoli, passionné de théâtre, de décrocher son premier rôle au cinéma. Daquin et lui se sont retrouvés peu après sur Le parfum de la dame en noir, sorti lui aussi en 1949.