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Edward Abbey, naturellement subversif !

53 min

Verfügbar ab dem 27/11/2025

À la télévision le jeudi, 4. décembre um 23:20

Pépite de la contreculture, son roman Le gang de la clef à molette (1975) a inspiré une génération d’activistes écologistes et de lecteurs à l’âme rebelle : portrait d’Edward Abbey, écrivain résistant et pionnier du nature writing, à la personnalité controversée.

Edward Abbey (1927-1989) a écrit plus d’une vingtaine de livres autour du thème de la nature éternelle, menacée de “syphilisation” – selon son propre mot – par une espèce humaine toujours plus invasive. Parmi ses œuvres les plus connues en France figurent Seuls sont les indomptés, belle histoire crépusculaire d’un cow-boy du XXe siècle qui refuse de s’adapter au monde moderne (adaptée au cinéma en 1962 avec Kirk Douglas et Gena Rowlands), et le roman Le gang de la clef à molette, devenu culte immédiatement après sa parution en 1975, au point de galvaniser toute une génération de militants écologistes aux États-Unis et ailleurs. On y suit une bande de pieds nickelés qui déclarent la guerre aux grandes firmes industrielles dont les infrastructures défigurent le désert américain, et qui se retrouvent pris en chasse par les représentants de l’ordre après avoir fait sauter divers ponts, routes et barrages. Hymne à la subversion radicale, ce livre corrosif est à l’image de son auteur, à la fois frondeur, lyrique et malpoli. Il peut se targuer d’avoir prêché plus loin que le désert : depuis la fin des années 1970, un millier de barrages ont été détruits par le gouvernement américain lui-même, pour préserver les cours d’eau et restaurer les écosystèmes.

Désinvolture assumée
Commentés avec la vivacité coutumière d’Élisabeth Quin, fan de la première heure et fine lectrice, les grands chapitres de la vie d’Edward Abbey, “bouseux” philosophe dont la découverte éblouie de l’Ouest sauvage à la fin des années 1940 a changé la vie, se déroulent sur fond de paysages grandioses et d’extraits de sa prose expressive. Le récit est, en sus, enrichi des dessins du célèbre illustrateur de la contre-culture Robert Crumb, et par les témoignages d’anciens compagnons de route ou d’héritiers – entre autres, les écrivaines Terry Tempest Williams, Rachel Kushner, ou les activistes Paul Watson et José Bové. Paradoxalement, ce chantre de la radicalité qu’était Abbey se voyait aussi comme un entertainer, dont le but était de provoquer des émotions, du rire aux larmes en passant par la colère. Ce n’était pas la seule de ses contradictions, et ce portrait, bien qu’admiratif, n’oublie pas de faire saillir les épines de celui qu’on surnommait “Cactus Ed” : sa misanthropie, le machisme qui transparaît parfois dans ses personnages et son écriture, ou encore ses idées bien arrêtées sur la régulation démographique. Écrivain à la désinvolture assumée, Edward Abbey est mort à 62 ans, enterré, selon sa volonté, dans un lieu toujours inconnu du désert de l’Arizona. Son épitaphe : “No comment.

Réalisation

  • Jérémy Frey

  • Elisabeth Quin

Pays

France

Année

2025

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