White Man Walking

Le 25 mai 2020, l'Afro-Américain George Floyd meurt tué par le policier Derek Chauvin à la suite d'une arrestation violente à Minneapolis. La scène, filmée et largement diffusée, suscite une vague d'indignation mondiale, ravivant la lutte contre les violences policières et le racisme systémique aux États-Unis. Cinq mois plus tard, Donald Trump et Joe Biden s'affrontent lors d'une élection présidentielle sous haute tension. Entre ces deux événements, le réalisateur et producteur blanc Rob Bliss entreprend une marche sans précédent. Parti du musée des Droits civiques de Jackson, dans le Mississippi, il rejoint Washington à pied, traversant les États du Sud conservateur sur plus de 2400 kilomètres. Arborant un t-shirt "Black Lives Matter", il invite celles et ceux qui le souhaitent à l'accompagner, en solidarité avec la communauté noire. En chemin, il fait face à une société profondément divisée, croisant tour à tour l'espoir, le rejet et la menace, parfois au péril de sa propre vie...

Société polarisée
Habitué aux tempêtes sur les réseaux sociaux, Rob Bliss s'est notamment fait connaître en brandissant une pancarte "Black Lives Matter" à Harrison, dans l’Arkansas, ville tristement réputée comme la plus raciste d'Amérique. Dans ce film éminemment politique, le réalisateur cherche à comprendre pourquoi le mouvement de défense de la communauté noire déclenche une telle colère au sein d'une partie de la population blanche précarisée. Les nombreux témoignages recueillis au fil des kilomètres dessinent une société polarisée, entre racisme, attachement aux armes et sentiment d'exclusion. Mais certains d'entre eux viennent aussi brouiller ces lignes : ici, une personne racisée se désolidarise du mouvement ; là, un électeur trumpiste accepte de prendre part à la marche. Démarche de justice sociale, aventure humaine émouvante, ce road-movie documentaire brosse aussi le portrait d'un homme qui, au fil de la route, se découvre autant qu'il interroge les autres. Une grande traversée, intime et collective.