Suleyman

À Paris, le quadragénaire Suleyman, migrant sénégalais en attente de régularisation, est tombé sous la coupe de Kader, un trafiquant de drogue qui l’exploite et lui concède un matelas dans l’appartement vacant d'une cité. Suleyman y fait la connaissance d'Ibrahim, un guetteur de 16 ans en liberté conditionnelle qui travaille lui aussi pour Kader. D'abord méfiants l'un envers l'autre, ils nouent peu à peu des liens inattendus de réconfort et de soutien.

Quotidien sur le fil
Pour certains, il y a l’Angleterre où l’on rejoindra bientôt la jolie fille avec qui on échange sur un réseau social ("Rêve pas, ta nana, c’est un brouteur en Afrique", lui assène un autre). Pour Suleyman, qui a laissé son fils derrière lui au Sénégal, il y a l’espoir d’obtenir des papiers. Pour Ibrahim, celui plus prosaïque d’échapper à la police pour continuer d’aider sa mère. Après avoir coréalisé Talion (2015), un court métrage sélectionné et récompensé dans de nombreux festivals, Mehdi Hamnane et son frère Yanis, tous deux formés à l’École supérieure de réalisation audiovisuelle (ESRA), se retrouvent pour raconter le quotidien sur le fil, entre solidarité, précarité et peur de l’expulsion, d’un déraciné confronté à la clandestinité. Mis en scène au plus près du réel, un film puissant où le magnétique Moustapha Mbengue (Les gens d’à côté, Amin) apporte toute sa finesse de jeu.