The Who

Le 15 décembre 1977, après un hiatus d'un an, les Who remontent sur scène au Gaumont State Theatre de Kilburn, dans le nord de Londres. La prestation est captée par les caméras de Jeff Stein, alors en plein tournage d’un documentaire sur le groupe. Ce fan américain qui s'est improvisé réalisateur est loin d'imaginer que ses images seront celles de l'avant-dernier concert de l’excentrique batteur Keith Moon, mort quatre mois plus tard d'une surdose de médicaments. Au programme, entre autres : "I Can't Explain", "Substitute", les claviers triturés de "Baba O'Riley", "Behind Blue Eyes", "Dreaming from the Waist", "Pinball Wizard", une reprise de "Summertime Blues" d'Eddie Cochran, l'indépassable "My Generation", "Who Are You" et un phénoménal "Won't Be Fooled Again" d'une durée de huit minutes.

Apogée
Pantalons pattes d'eph', cheveux hirsutes et barbes approximatives, solos de guitare pénétrés de Pete Townshend, grands moulinets de baguettes de Keith Moon... : tous les marqueurs du rock sur scène sont au rendez-vous. Tristement prémonitoire et parfaite illustration de son caractère de joyeux trompe-la-mort, Keith Moon prend une courte pause après un quart d'heure de jeu : tout sourire, il annonce que, de manière à cesser d'éclipser les autres membres du groupe, il part en coulisses se "défoncer la gueule" et qu’il retrouvera tout le monde dans trois minutes trente... Les moyens déployés pour filmer ce concert (pellicule 35mm, six caméras, un enregistreur seize pistes), alliés à la restauration sonore et visuelle, offrent une plongée d'une qualité sans égale dans la fin des années 1970, apogée d'un rock'n'roll anglais que les Who ont largement contribué à propulser au sommet.