Pour des raisons de droits, ce programme n’est pas disponible dans le pays dans lequel vous vous trouvez.
Trois femmes afghanes, des résistantes en exil
60 min
Disponible jusqu'au 16/03/2026
À la télévision le mardi 19 août à 23:25
Ayant fui le régime des talibans pour sauver leur vie, trois Afghanes poursuivent désormais au Canada le combat pour les droits des femmes dans leur pays. Entre douleurs de l’exil et résistance, des voix bouleversantes.
Pleines d’énergie et de rêves, elles ont œuvré pendant plus de vingt ans pour reconstruire leur pays ravagé par la guerre et le régime des talibans. Avant que tout ne s’effondre avec la chute de Kaboul et le retour des fondamentalistes au pouvoir le 15 août 2021, qui les a placées sur la liste noire des nouveaux maîtres de l’Afghanistan. Comme des milliers de femmes politiques et d’activistes, Zefnoon Safi, ancienne parlementaire, Nargis Nehan, ex-ministre et militante des droits des femmes, et Nilofar Moradi, journaliste engagée sur les réseaux sociaux, sont alors menacées de mort. Pendant des mois, elles vivent dans la clandestinité, la peur au ventre, avant d’être évacuées. Accueillies en Grèce, où elles fondent à Athènes avec d’autres le Parlement des femmes afghanes en exil (AWPLN), Zefnoon, Nargis et Nilofar se voient proposer une résidence permanente au Canada. Mais s’il leur faut "repartir de zéro" loin des leurs, pour chacune, la lutte continue. "L'Afghanistan n'est pas raconté par des Afghans. Et encore moins par les Afghanes. J'ai vu mes collègues féminines disparaître ou être tuées ces dernières semaines. Je ne peux pas rester les bras croisés", affirme Zefnoon Safi. Les larmes aux yeux, Nilofar Moradi, elle, se souvient des mots de son père à son départ, qui lui "a demandé pardon". Toutes trois entendent user de tous les canaux pour porter la voix des femmes afghanes, prisonnières d'un régime qui les condamne au silence, et dont la situation ne cesse de se dégrader. "Le monde pense que les talibans sont tenaces. Mais les femmes afghanes sont encore plus tenaces que les talibans lorsqu'il s'agit de leurs droits", résume Nargis.
Relégation systématisée
Comment s’inventer une nouvelle vie, l’âme hantée par le mal du pays ? Et où puiser la force de poursuivre le combat, loin de Kaboul, quand "même les rues poussiéreuses manquent" ? Amie Williams et Aeyliya Husain ont suivi pas à pas ces résistantes traversées par des torrents d’émotions, entre douleurs de l’exil, flash-back – en archives et images personnelles – et appels téléphoniques aux proches restés en Afghanistan. Animées par un esprit de solidarité avec leurs sœurs et l’espoir d’un autre avenir pour leur pays, ces femmes debout jamais ne désarment, regrettant que la communauté internationale, happée par d’autres conflits, abandonne les Afghanes à leur tragédie. Déchirées, elles racontent les suicides, les attaques et les enlèvements, assistant, impuissantes, à l’acharnement des talibans à priver les femmes d’éducation : une relégation systématisée et une persécution de genre, sous la surveillance de l’omniprésente direction du vice et de la vertu. Mais si la solitude les ronge et si, parfois, le découragement les gagne, ces douces militantes impressionnent par leur détermination. Avec, aussi, la poésie et la mélancolique lucidité de Mosawer, le fils de Nilofar, 8 ans, le journal poignant d’une lutte et un beau portrait de femmes.
Réalisation TV
Aeyliya Husain, Amie Williams
Producteur/-trice
Charlotte Uzu
Pays
France
Grèce
Canada
Année
2023