Californie, le feu par le feu

En 2021, le Dixie Fire, le plus grand de l’histoire de Californie a brûlé pendant trois mois avant d’être contenu, obligeant des centaines de personnes à abandonner leurs habitations. L’année précédente, ce sont onze "méga-incendies" qui ont été recensés et quatre millions d’hectares partis en fumée. Face à ce désastre, les autorités californiennes, obligées de revoir diamétralement leur stratégie, se tournent désormais vers le savoir traditionnel indigène en autorisant à nouveau le redéploiement de brûlis à grande échelle. Une mesure inconcevable il y a encore quelques années.
Longtemps interdite par les colons, cette pratique ancestrale des natifs américains est désormais au cœur des plans de lutte contre les incendies et la sécheresse. Ainsi, la Californie s’est fixée pour objectif de brûler 400 000 hectares de forêts chaque année. C’est beaucoup. Plus, en tout cas, que ce que "les Cal Fire", les pompiers de l’État, sont en réelle capacité de faire. Alors, pour y parvenir, ce sont désormais les citoyens qui sont encouragés à se former auprès des natifs américains pour procéder eux-mêmes à des opérations de feux contrôlés. Une victoire pour les tribus Yurok et Karuk qui militent depuis des années pour retrouver leur droit de brûler et gérer eux-mêmes leurs espaces naturels. Ces feux à basse intensité servent aussi à améliorer la santé des plantes et des sols. Ce savoir écologique traditionnel est depuis peu reconnu par les scientifiques, biologistes et spécialistes de la forêt. Une prise de conscience majeure vers le changement en Californie.