Le photographe Steve McCurryLes couleurs de l’amour et de la guerre

Réputé pour ses portraits magnétiques et ses scènes aux couleurs chatoyantes captés entre le sous-continent indien et l'Amérique du Sud, Steve McCurry a posé sur le monde un oeil unique, au fil de près d'un demi-siècle de carrière. À la fin des années 1970, après des études de cinéma, le photographe de presse débutant prend un aller simple pour l'Inde. C'est presque par hasard qu'il se frotte au reportage de guerre, lorsqu'il traverse la frontière pakistano-afghane avec un groupe de moudjahidine en 1979, quelques mois avant l'invasion soviétique. Ses photos documentaires, prises à l'hôpital de Kaboul ou dans les camps de réfugiés, font bientôt la une dans le monde entier. Parmi elles, le saisissant portrait d'une jeune écolière afghane au regard d'un vert perçant, Sharbat Gula. Deux décennies plus tard, le 11 septembre 2001, c'est depuis le toit de son immeuble new-yorkais que Steve McCurry, pétrifié, capte des images qui entreront elles aussi dans l'histoire.

"Conteur en images"
S'il s'éloigne le plus souvent du photojournalisme pour privilégier la poésie inattendue de scènes glanées au cours de ses voyages, celui qui se définit désormais comme "conteur en images" aura eu à coeur de documenter l'horreur comme la beauté de la nature humaine. Sa proximité avec ses sujets tout comme son usage audacieux de la couleur rendent ses clichés reconnaissables entre mille : il s'agit pour lui de "capturer toutes les nuances que le monde a à nous offrir". Dans ce portrait documentaire, le photographe globe-trotteur revient sur ses prises de vues les plus iconiques et sur ses méthodes de travail - abordant également la question des retouches et du posttraitement, qui lui a récemment attiré des critiques.