Bonjour

Isamu et Minoru vivent avec leurs parents dans un lotissement de la banlieue de Tokyo. Un jour, en sortant de l’école, ils s’arrêtent chez un de leurs voisins, qui vient d’acheter un téléviseur, afin d’y regarder une compétition de sumo. De retour chez eux, les deux enfants réclament à leur père qu’il investisse dans un poste. Celui-ci refuse et leur ordonne de se taire. Le prenant au mot, les garçons entament une grève de la parole et refusent de s'adresser à quiconque. Les voisins, constatant que leurs salutations matinales restent sans réponse, en déduisent que la mère des deux gamins leur en veut… 

La télé perturbatrice 
Tournant autour du sujet de prédilection d'Ozu, l’opposition entre les générations, Bonjour se rapproche de Gosses de Tokyo, réalisé en 1932, dans lequel deux enfants se lançaient dans une grève de la faim en signe de protestation contre la soumission de leur père vis-à-vis de son patron. Ici, il s’agit d’une rétention de la parole, et l’objet du conflit est la télévision, symbole d’un Japon en voie d’occidentalisation. Sans enfoncer le clou, avec humour et dans le style dépouillé qui lui est propre, Ozu décrit finement les relations entre un père et ses fils : des rapports conflictuels – le père frappe l’aîné –, mais qui ne sauraient briser la structure familiale.