Olivier Père

Liberté-Oléron de Bruno Podalydès

Comme chaque été, la famille Monot s’installe dans sa petite villa sur l’île d’Oléron. C’est le temps du repos, des premiers flirts pour le fils aîné mais aussi de l’ennui sur la plage. Cette année, le père cède à la tentation, même si elle est coûteuse, d’acheter un petit voilier. Son désir d’aventures maritimes est plus fort que son avarice. Il se rêve en capitaine, seul maître à bord, mais son inexpérience va déclencher déceptions et catastrophes !

Liberté-Oléron (2001) est le deuxième long métrage de Denis Podalydès, co-écrit avec son frère Denis qui en interprète également le rôle principal. Liberté-Oléron débute comme la chronique amusée des vacances de français moyens, entre les classiques burlesques et poétiques de Jacques Tati et les albums d’Hergé – Podalydès se réclame de la ligne claire et glisse des hommages au dessinateur belge dans tous ses films. Petit à petit, le psychodrame s’invite dans la comédie. L’appel de la mer va réveiller les tristesses et les frustrations endormies. Bruno Podalydès dépeint le désir d’un homme qui cherche à s’échapper de la routine et prendre le large, mu par une obsession d’abord amusante, puis inquiétante et dangereuse. Le cinéaste ne manquait pas de définir son film lors d’une conversation disponible sur ARTE.tv comme la rencontre impromptue entre Les Bronzés et Shining, avec cette figure paternelle très négative qui retourne sa rage contre son épouse et ses enfants lors d’un passage fatidique à bord du bateau. Pour incarner cet antihéros tragique malgré lui, il trouve en son frère Denis le plus parfait des comédiens, entouré d’une troupe de fidèles complices déjà présents dans Dieu seul me voit et qu’on aura plaisir à retrouver de films en films.

 

Liberté-Oléron de Bruno Podalydès est diffusé sur ARTE vendredi 30 décembre à 21h. Le film est également disponible gratuitement en télévision de rattrapage sur ARTE.tv  jusqu’au 28 janvier 2023.

Catégories : Sur ARTE

Un commentaire

  1. ballantrae dit :

    Film remarquable que j’ai pu revoir avec un immense plaisir grâce à vous Olivier. Un grand merci!
    Déjà lors de sa sortie, j’avais beaucoup aimé le mélange des registres qui nous fait, à un moment, songer à la pire des issues.
    Non seulement l’ecriture est souverainement intelligente mais la mise en scène nous régale par ses trouvailles visuelles et sonores qui inscrivent B Podalydès dans le sillage des meilleurs que ce soit Tati ou B Edwards.
    Il y a toutyn petit monde qui se construit avec une troupe de fidèles, de détails ( la fameuse glaviole!) et un ton burlesque et poétique qui nous ravit.
    Le côté obsessionnel du personnage épris de changement a un écho plus tendre dans le très beau Comme un avion où le canoë remplace le voilier ( le fameux Zygomar, dériveur lesté qualifié de « bateau de l’amour  » par le vendeur peu scrupuleux joué par B Podalydès lui-même).
    Un bijou!

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