Olivier Père

Clean de Olivier Assayas

Après la mort par surdose de son compagnon, un chanteur sur le déclin, et six mois de prison au Canada, Emily, une toxicomane, tente de se sevrer et de réintégrer la société, afin d’obtenir la garde de son fils. Malgré les apparences, Clean (2004) n’est ni un mélodrame, ni un film sur la drogue. C’est un film sobre et sans pathos qui transite entre laideur et beauté, angoisse et sérénité, chaos et tranquillité retrouvée. Olivier Assayas brosse le portrait d’une femme d’abord antipathique et perdue, qui devient admirable par sa capacité à surmonter les épreuves et sa volonté de vivre. Assayas, cinéaste voyageur et postmoderne, traverse avec son personnage plusieurs pays et plusieurs univers, des coulisses guère accueillantes de l’industrie du rock à la galère parisienne. Toujours au plus près de ses personnages, il parvient aussi, avec son directeur de la photographie Éric Gautier, à capter les ambiances industrielles et désolées de la Colombie-Britannique comme celles du Paris branché. Clean est l’histoire d’une renaissance dans un milieu où beaucoup ont détruit leur vie ou renoncé à leurs idéaux, acceptant le cynisme du commerce de la musique. Comme dans nombre de ses films (voir Demonlover ou dans un registre plus léger son excellente et récente mini-série Irma Vep), Assayas, adepte d’une troisième voie, montre la fascination exercée par le monde du spectacle tout en se livrant à la critique de ses pouvoirs destructeurs ou avilissants. Il offre à Maggie Cheung l’un des plus beaux rôles de sa carrière, aux antipodes de son image de star glamour et inaccessible façonnée par Wong Kar-wai. Maggie Cheung recevra le prix de la meilleure interprétation féminine au Festival de Cannes, avant de prendre la décision de s’éloigner des plateaux de cinéma en 2007.

 

Clean est disponible gratuitement sur ARTE.tv jusqu’au 31 janvier 2023.

Catégories : Coproductions · Sur ARTE

Un commentaire

  1. derouet dit :

    Film ennuyeux d’un réalisateur ennuyeux, je me me souviens qu’Olivier Assayas n’avait pas aimé « Eraserhead » de David Lynch… ennuyeux a mourir avait-il dit. Olivier Assayas, cinéaste branché et idole des bobos. Souvent il utilise des plans séquences à n’en plus finir… A des années lumières de ceux du  » Andrei Roublev » d’ Andreï Tarkovsky, cité dans sa liste de ses films préférés. Heureusement sur Arte des films de Satyajit Ray sont encore disponibles.

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