Olivier Père

Papillon de Franklin J. Schaffner

ARTE diffuse Papillon (1973) dimanche 30 mai à 20h55 et aussi dimanche 6 juin à 22h15.

Le film sera également disponible gratuitement en télévision de rattrapage sur ARTE.tv jusqu’au 5 juin.

Papillon appartient à la catégorie des films qu’on est heureux d’avoir découvert enfant, et encore plus heureux de revoir adulte, avec un plaisir intact. Tout simplement parce que Papillon est peut-être l’un des meilleurs films d’aventures jamais réalisés. Il est signé par le très solide Franklin J. Schaffner, auquel on doit La Planète des singes, Patton et une très belle adaptation d’Hemingway, L’île des adieux. Le scénario, écrit par Dalton Trumbo et Lorenzo Semple Junior, s’appuie sur les mémoires d’Henri Charrière, malfrat condamné aux travaux forcés à perpétuité à Cayenne, mais diffère beaucoup de l’histoire authentique. Semple fut l’un des principaux pourvoyeurs de relectures cinématographiques pop dans les années 70, tandis que Trumbo, l’un des « dix de Hollywood » demeure célèbre pour son engagement politique fortement ancré à gauche et la puissance pamphlétaire, souvent édulcorée par les studios, de ses nombreuses contributions de scénariste. Papillon se situe exactement à la croisée de ces deux tendances. Le film déploie avec générosité une succession de péripéties excitantes et de morceaux de bravoure, dans les paysages grandioses et hostiles de la Guyane. Cette ambitieuse superproduction internationale dresse également un tableau saisissant des conditions de vie inhumaines des prisonniers, et magnifie l’esprit de résistance de son protagoniste, déterminé à s’évader de l’enfer du bagne, décrit comme un univers concentrationnaire. Une référence directe, dans la dernière partie, au capitaine Dreyfus, déporté sur l’île du Diable en 1895, fut expurgée des copies françaises du film lors de sa première exploitation, preuve d’une affaire encore sensible à l’époque malgré la réhabilitation de l’officier en 1906. Papillon offre à Steve McQueen l’un de ses rôles les plus iconiques. Connu pour sa légendaire décontraction, la star américaine se livre ici à un véritable travail de composition qui se distingue de son image de héros solitaire. A ses côtés, Dustin Hoffman en financier binoclard malchanceux est lui aussi inoubliable, et forme avec McQueen un couple masculin où l’amitié, l’entraide et la complicité se teintent d’amour pur et simple.

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2 commentaires

  1. JICOP dit :

    Bonjour Olivier . Je viens de voir que vous aviez participé au blu-ray de  » Papillon  » en parlant également de Schaffner . Merci pour cela car Schaffner , au meme titre qu’un Frankenheimer , est un peu méprisé par la critique qui ne voit en lui qu’un technicien appliqué en oubliant qu’il pouvait y avoir une certaine cohérence dans ses oeuvres . J’adore pour ma part son somptueux  » Seigneur de la guerre  » . Je m’en vais commander  » Papillon  » de ce pas . Merci à vous .

  2. Olivier Père dit :

    oui et aussi PATTON et L’ILE AUX ADIEUX avec George C. Scott immense acteur. PAPILLON est une belle réussite. Merci à vous.

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