Olivier Père

Dead Zone de David Cronenberg

Dans le cadre de sa programmation spéciale « Halloween » et d’une soirée consacrée à Stephen King, avec un documentaire inédit, Stephen King, le mal nécessaire, ARTE diffuse Dead Zone (The Dead Zone, 1983) de David Cronenberg dimanche 1er novembre à 20h55. Le film sera également disponible gratuitement en télévision de rattrapage jusqu’au 7 novembre sur ARTE .tv.

C’est un film formidable et un jalon important dans les carrières d’un immense cinéaste et d’un acteur génial, alors en état de grâce, Christopher Walken.

Après le grave échec commercial et critique de son chef-d’oeuvre Videodrome, Cronenberg adapte un best-seller de Stephen King, pour ce qui constitue sa première véritable incursion dans le cinéma américain, même si Dead Zone est tourné au Canada pour un producteur indépendant, le grand Dino De Laurentiis. En effet, au début des années 80, les romans de Stephen King, très populaires et gros succès de libraire, ont souvent servi de joker à des cinéastes spécialisés dans le fantastique (John Carpenter, George A. Romero), marginalisés à cause de leurs ambitions, ou inquiétés par de sérieux revers commerciaux. Ainsi Carpenter va-t-il réaliser Christine après l’échec de The Thing et Romero Creepshow après celui de Knightriders. Dead Zone est donc un film de commande qui se signale par une mise en scène moins radicale qu’à l’accoutumée chez le cinéaste canadien, et une narration beaucoup plus classique. Toutefois, Cronenberg excelle dans ce premier film « grand public » dans le mélange des genres : le paranormal, le thriller paranoïaque, la science-fiction, la romance. Un jeune professeur est victime d’un grave accident de voiture qui le plonge dans cinq ans de coma. À son réveil, il découvre qu’il a développé un pouvoir exceptionnel de voyance. Est-ce un don divin ou une malédiction ? Habitué aux mystères de la chair, Cronenberg explore ici ceux de l’esprit ; son héros (Christopher Walken, angélique et bouleversant) se sacrifiera tel un nouveau Christ pour sauver l’humanité. Dead Zone dépasse les frontières du fantastique et rejoint une forme discrète de mélodrame : Dead Zone est un chemin de croix doublé d’une très belle histoire d’amour.

 

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