Olivier Père

Spy Game, jeu d’espions de Tony Scott

ARTE diffuse Spy Game, jeu d’espions (Spy Game, 2001) de Tony Scott dimanche 18 octobre à 20h55.

Un officier à quelques heures de la retraite apprend que son ex-partenaire, une tête brûlée qu’il a formé dans les années 70, a été capturé par l’armée chinoise lors d’une opération secrète. La CIA dispose d’un délai de 24h pour le faire libérer, sans quoi il sera exécuté. L’action se situe en 1991, soit juste après la fin de la Guerre froide et la reprise des relations commerciales entre les États-Unis et la Chine.

Entre la fin des années 90 et le début des années 2000, Tony Scott enchaîne deux films d’espionnage qui comptent sans doute parmi les réussites plus consistantes de sa carrière : Ennemi d’état (Enemy of the State, 1998) et Spy Game, jeu d’espions. Le réalisateur, qu’une grande partie de la critique croyait abonné aux films machistes, bruyants et décérébrés, précurseurs des boursouflures audiovisuelles de Michael Bay se révèle un élégant formaliste au service de scénarios intelligents, qui jouent beaucoup sur la mémoire et un savoir préexistant des spectateurs cinéphiles. Spy Game : jeu d’espion s’inscrit dans la tradition des thrillers d’espionnage qui critiquent l’interventionnisme américain. Le récit est constitué de plusieurs réunions de crise entrecoupées de différents flash-backs qui retracent l’amitié des deux hommes et leurs missions périlleuses au Viêt-Nam, à Berlin ou à Beyrouth. Tony Scott organise avec brio les différentes temporalités de son film. Le cinéaste a la bonne idée de confronter deux générations d’acteurs liés à deux époques du cinéma américain, Robert Redford rescapé des Trois Jours du Condor de Sydney Pollack et Brad Pitt (qui faisait déjà une apparition mémorable dans True Romance.) La troublante ressemblance physique entre Redford et Pitt encourage l’idée d’un parallélisme entre un ancien et un nouveau monde, aux règles géopolitiques de plus en plus troubles. Depuis sa sortie, Spy Game, jeu d’espions n’a cessé de grandir dans l’estime des cinéphiles, qui le considèrent comme un modèle du cinéma d’espionnage moderne, comportementaliste et antipsychologique.

 

 

 

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