ARTE rediffuse White God (Fehér isten) de Kornél Mundruczó dans la nuit du mercredi 20 mai au jeudi 21 mai à 1h35. Ce long métrage, le sixième du réalisateur hongrois, avait été présenté au Festival de Cannes en 2014 dans la section Un Certain Regard où il avait gagné le prix principal. White God sera également disponible en télévision de rattrapage pendant sept jours sur ARTE.tv.
White Dog est une fable apocalyptique où les chiens sont la métaphore de toutes les minorités opprimées, subissant le joug de l’homme jusqu’à la révolte finale. La horde de chiens qui s’empare de la ville au début du film – le récit procède par un long retour en arrière – évoque Spartacus et son armée de gladiateurs et d’esclaves rebelles. Le film narre l’amitié entre une jeune adolescente solitaire et son chien adoré. Mais une nouvelle loi impose le recensement des bâtards et la fourrière patrouille dans les rues de la ville pour capturer les chiens errants. Lorsque la gamine est séparée de force de son chien, elle entreprend une longue quête pour le retrouver, tandis que son fidèle compagnon traverse de nombreuses épreuves et fait l’expérience de la violence.
White God détient un record mondial : 274 chiens ont participé au tournage, sous la responsabilité des meilleurs dresseurs. Le résultat est parfois hallucinant, et les prouesses techniques de Mundruczó et son équipe, qui dirigent les chiens comme de vrais acteurs, laissent pantois. Le héros du film, le labrador Hagen, est interprété par deux chiens jumeaux, Luke et Body. Le film dépasse toutes les tentatives d’anthropomorphisme au cinéma, le plus souvent sous l’égide des productions Disney. À partir d’un postulat original, le cinéaste hongrois Kornél Mundruczó réussit un film à la mise en scène époustouflante et aux images inoubliables, avec un sens du suspens et du spectaculaire qui n’ont rien à envier à certains films d’anticipation anglo-saxons. Le formalisme de White God est beaucoup moins pesant que dans les films précédents de Mundruczó. Le cinéaste rejoint ici l’art monumental et allégorique de Miklós Jancsó, qui parvint à lui prodiguer des conseils de montage juste avant sa disparition.
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