Olivier Père

Le Maître d’armes de Ronny Yu

Dans le cadre de son été asiatique, ARTE diffuse Le Maître d’armes (Huo Yuanjia / Fearless, 2006) de Ronny Yu lundi 5 août à 20h50.

Le Maître d’armes marque le retour à la terre natale du réalisateur Ronny Yu et de la star Jet Li après leur parenthèse hollywoodienne, pas vraiment convaincante. Ce retourLes deux hommes s’attèlent à la biographie romancée de Huo Yuanjia, héros national chinois fameux pour son école d’arts martiaux, l’école de culture physique Jingwu. Ce projet leur permet de renouer avec la grande tradition du wu xia pian, genre cinématographique qui s’appuie sur l’histoire de la Chine pour développer des récits et des personnages légendaires. Huo Yuanjia est célèbre pour avoir rendu sa fierté au peuple chinois, au début du XXème siècle, en organisant des tournois contre des combattants étrangers. A une époque où la Chine est humiliée par diverses puissances étrangères et en particulier par l’impérialisme japonais, Huo Yuanjia est devenu un symbole du nationalisme chinois, à la veille de la naissance de la République de Chine. Plusieurs films avaient déjà fait référence à Huo Yuanjia, parmi lesquels La Fureur de vaincre et son remake Fist of Legend, où Bruce Lee puis Jet Li interprétaient des élèves de son école. Sous la forme d’un retour aux origines du mythe, Le Maître d’armes relate le parcours spirituel de Huo Yuanjia. De jeune homme déterminé il accédera au statut de maître martial arrogant et brutal pour finalement trouver la rédemption après une épreuve tragique. La mise en scène de Ronny Yu doit beaucoup aux combats chorégraphiés par Yuen Woo-ping, génie du cinéma d’arts martiaux qui participe pour la septième fois à un film avec Jet Li en vedette. Les deux artistes martiaux adoptent ici un style réaliste et violent, loin des acrobaties aériennes de Tigre et Dragon, malgré des prouesses physiques toujours aussi spectaculaires. A noter que le film possède au moins trois montages différents : une version internationale, une version américaine abrégée des scènes les plus violentes et une version destinée au marché chinois, beaucoup plus longue et montée chronologiquement, après un prologue contemporain qui replace l’histoire dans son contexte sportif et nationaliste. C’est la version internationale sortie en salles en France, qui commence par la scène de tournoi final et est racontée en flash-back, qui est diffusée sur ARTE.

Catégories : Sur ARTE

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *