L’été d’ARTE sera celui de la liberté. C’est en effet un « Summer of Freedom » que nous vous proposons en juillet et en août, avec des documentaires, des programmes musicaux et bien sûr des films sur le thème de la liberté sous toutes ses formes. En guise de préambule à ces réjouissances estivales, ARTE diffuse lundi 1er juillet à 20h55 Alexandre le bienheureux (1968) de Yves Robert.
Alexandre est cultivateur dans une ferme de la Beauce. A la mort soudaine de sa femme, qui le menait à la baguette, il éprouve un immense soulagement. Il se laisse aller à son penchant naturel pour la paresse, et délaisse les travaux des champs pour des journées dans son lit à dormir et à manger. Mais ce comportement bouleverse les habitudes et les convictions des paysans voisins et met tout le village en émoi. Éloge de la liberté, du plaisir de ne rien faire et des bonheurs simples, Alexandre le bienheureux est aussi un bras d’honneur au culte bourgeois du labeur, du rendement et du mariage. Yves Robert y déploie malicieusement son esprit anarchiste et sa fibre comique. Six ans après La Guerre des boutons, il filme de nouveau la campagne française comme le théâtre de petites révolutions qui menacent l’ordre établi, provoquées par des enfants ou par un homme qui refuse le monde des adultes. Alexandre le bienheureux offre son premier grand rôle à Philippe Noiret, magistral en paysan épicurien.
Alexandre le bienheureux remporta un formidable succès populaire au moment de sa sortie, en février 68. Trois mois plus tard c’est une grande partie de la France qui s’arrêtait de travailler, et semait la pagaille. Faut-il y voir un rapport direct de cause à effet ? On ne peut que souligner la force subversive de cette comédie grand public dans laquelle la France du terroir est bousculée par les pulsions, les désirs et les dégoûts de son personnage principal. Pamphlet libertaire ou modèle de comédie familiale, Alexandre le bienheureux est un film où il fait bon vivre.
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