Olivier Père

Les Affameurs de Anthony Mann

Rimini Éditions propose un combo DVD plus Blu-ray collector des Affameurs (Bend of the River, 1952) de Anthony Mann, pour la première fois en version HD et accompagné d’un solide appareil critique. Écrit par Borden Chase, Les Affameurs est le deuxième titre du cycle de cinq westerns réalisés par Anthony Mann avec James Stewart dans le rôle principal, entre 1950 et 1955. Ces cinq films qui abordent les mêmes thèmes forment un ensemble admirable à l’intérieur de l’œuvre de Mann. Tourné juste après Winchester ’73Les Affameurs est le premier film en Technicolor de Mann, qui célèbre les paysages de l’Ouest sauvage mais s’attache surtout à décrire les mouvements des corps et des âmes. Les Affameurs raconte l’histoire de pionniers qui traversent le pays en chariots pour rejoindre une colonie de fermiers dans les plaines de l’Oregon. Plusieurs menaces externes – les Indiens, les obstacles naturels – et internes – des chercheurs d’or enclins à la trahison – mettent en péril la sécurité de la communauté ambulante, protégée par un aventurier chargé de mener le convoi à bon port. Les Affameurs est le double récit d’un voyage semé d’embuches et d’un itinéraire moral. Comme dans les autres films de la pentalogie, James Stewart incarne un homme au passé trouble, hanté par la violence, qui trouve dans une épreuve presque surhumaine la voie de la rédemption. Les Affameurs est aussi un western psychologique sur l’amitié virile et la trahison. L’intrigue sentimentale est supplantée par la relation ambiguë entre deux aventuriers, Stewart et Arthur Kennedy, alter ego chez qui la part d’ombre finira par triompher. Les Affameurs permet de vérifier une fois de plus que Stewart était l’un des meilleurs acteurs du monde. Quant à l’excellent Arthur Kennedy, c’est toujours un plaisir de le retrouver aux côtés du héros dans un rôle complexe et fascinant.

Catégories : Actualités

3 commentaires

  1. Bertrand Marchal dit :

    J’ai vu il y a longtemps tout le cyle Mann/Stewart. En ordre dispersé. Il est temps qu’un éditeur sorte un coffret de ce corpus essentiel! Qu’attend-on?
    Des cinq, le film dont je me souviens le mieux est celui-ci, les Affameurs. Arthur Kennedy (dont une rumeur a fait le père de Jack Nicholson!) est excellent dans le rôle complexe d’une homme tenté par la chaleur des liens communautaires, mais habité par la violence et un individualisme forcené que Stewart parvient, lui, a dominer. Mann défend les vertus pacificatrices du groupe. Vrai aussi dans le crépusculaire Homme de l’Ouest, pépite noire du western classique.

    • Olivier Père dit :

      c’est vrai que cela ferait un super coffret BR les films sont sortis séparément en DVD et BR peut-être est-ce compliqué de les réunir s’ils n’ont pas tous été produits par le même studio (à vérifier)
      je ne connaissais pas l’anecdote sur Arthur Kennedy et Jack Nicholson…

  2. Bertrand Marchal dit :

    Nicholson n’a jamais connu son père. Un vide ouvert à tous les délires. Il y a des coïncidences de dates et de physionomies qui sont curieuses et ont excité les imaginations.

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