Olivier Père

Gilda de Charles Vidor

ARTE rend hommage à Rita Hayworth en diffusant dans la soirée du lundi 4 mars les deux plus grands films de l’actrice américaine : Gilda à 20h55 et La Dame de Shanghai (1947) à 22h40. Nous avons déjà parlé du chef-d’œuvre d’Orson Welles sur ce blog à l’occasion de sa réédition en blu-ray par Carlotta l’année dernière. Sorti en 1946, Gilda marque le retour à l’écran de Rita Hayworth, et correspond à l’apogée de sa carrière. Ce film noir est bâti uniquement autour de l’actrice, alors considérée comme la plus belle femme du monde. Il est devenu mythique grâce au strip-tease suggestif de la star lors d’un numéro chanté, sommet de l’érotisme cinématographique alors qu’elle se contente d’enlever un seul gant. Mais le film de Charles Vidor possède d’autres qualités. Il présente de nombreuses similitudes avec Casablanca et fut conçu à l’instar du célèbre film de Michael Curtiz dans des conditions chaotiques. Le tournage commença sans que le scénario soit complété et Gilda fut écrit au jour le jour. Le patron de la Columbia, Harry Cohn, produisit le film comme le plus bel écrin possible pour Rita Hayworth, à la fois sex symbol et femme fatale, dont le mariage avec Orson Welles se transformait en naufrage. C’est un triangle amoureux situé dans un casino clandestin de Buenos Aires, avec son lot de trafics et de personnages troubles. Gilda est une aventurière qui séduit tous les hommes, partagée entre un mari possessif et son ancien amant. Les auteurs instaurent une tension sexuelle et sensuelle de chaque instant, avec de nombreux sous-entendus dans les dialogues et des situations constamment ambiguës. La photographie de Rudolph Maté et les costumes de Jean Louis, notamment le fourreau noir du numéro chanté et un chemisier blanc transparent, subliment la silhouette sculpturale de Rita Hayworth, qui accède dans Gilda au statut de déesse de celluloïd.

 

 

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