ARTE diffuse Les Mariés de l’an deux (1971) lundi 10 septembre à 20h50. Le second long métrage de Jean-Paul Rappeneau (après La Vie de château) met en scène les retrouvailles d’un couple pris dans la tourmente de la Révolution et de la guerre civile. Exilé aux Etats-Unis, Nicolas revient à Nantes pour divorcer de Charlotte, son amour de jeunesse. Cette dernière est courtisée par un marquis, chef des Chouans. Jean-Paul Belmondo et Marlène Jobert scintillent dans ce film d’aventures, entourés d’une distribution exceptionnelle : Laura Antonelli, Sami Frey, Pierre Brasseur, Michel Auclair et une pléiade d’acteurs français dans de courtes participations.
Les Mariés de l’an deux, malgré son argument historique et sa reconstitution à grand spectacle, saisit à sa manière l’air du temps de son époque. Avec ses coscénaristes Claude Sautet et Maurice Clavel, Rappeneau a intégré par petites touches des allusions aux événements de mai 68, contemporains de son long tournage en Roumanie. Les discours enflammés des représentants du peuple et les mouvements de foule font directement allusion aux barricades parisiennes et à la fougue des étudiants.
Amoureux du cinéma classique américain, Jean-Paul Rappeneau réussit avec Les Mariés de l’an deux un rêve de cinéphile. Le réalisateur transpose des péripéties dignes du western et de la comédie sophistiquée hollywoodienne à l’époque de la Terreur, manifeste son admiration pour Anthony Mann, Raoul Walsh et Ernst Lubitsch. Il signe une réjouissante comédie du remariage sans (trop) transiger avec la véracité historique et offre un bel écrin à sa vedette masculine. Belmondo s’ébroue avec panache dans ce divertissement mouvementé et y exhibe ses aptitudes physiques. Comme dans La Sirène du Mississipi, il peut s’empêcher de réaliser quelques cascades et acrobaties entre deux scènes dramatiques ou humoristiques.
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