Olivier Père

La moutarde me monte au nez de Claude Zidi

ARTE diffuse La moutarde me monte au nez, réalisé en 1974 par Claude Zidi, lundi 30 juillet à 20h50, en version restaurée. Le film accompagne un documentaire inédit sur Pierre Richard, diffusé à 22h40.

C’est l’époque où le producteur Christian Fechner, parfois associé à Claude Berri, règne en maître sur la nouvelle génération de la comédie française.

La moutarde me monte au nez est une comédie burlesque qui prend pour cible la presse à scandale, le monde de la politique et le star-system, sur la musique guillerette de Vladimir Cosma, indissociable de ce type de divertissement. Claude Zidi mêle à la satire de la bourgeoisie de province un sens du gag visuel et de l’humour absurde qu’il avait développés dans ses premiers succès avec les Charlots. Ces intentions satiriques sont ici reléguées au second plan, au profit d’une recherche effrénée du gag. Le film précédent de Zidi, Le Grand Bazar, parvenait à concilier un délire surréaliste ou potache et une ambition sociologique salutaire, en plongeant les Charlots dans l’univers de la banlieue parisienne avec ses transformations urbanistiques et l’arrivée de la grande distribution contre le petit commerce. Avec son quatrième long métrage, le premier sans le groupe de chanteurs rigolos, Zidi passe à la vitesse supérieure et devient le réalisateur du star system français, régulièrement aux commandes de comédies taillées sur mesure pour Louis de Funès, Belmondo, Coluche ou Depardieu, sans renoncer, dans les meilleurs des cas, à son goût du « nonsense » et du « slapstick » hérité du burlesque anglo-saxon.

Claude Zidi met en scène dans La moutarde me monte au nez un duo explosif, qui déclenche de nombreuses catastrophes. Pierre Richard excelle dans son personnage de professeur de mathématique timide et maladroit. Jane Birkin révèle pour la première fois ses talents comiques dans le rôle d’une vedette de cinéma harcelée par les paparazzi.

Dans le rôle du père de Pierre Richard, politicien, chirurgien et maire conservateur en campagne pour sa réélection, Claude Piéplu est extraordinaire de drôlerie. Accablé par les attaques de ses adversaires et les gaffes à répétition de son fils, il offre au film quelques-unes de ses scènes les plus désopilantes. L’épisode grand-guignolesque de l’opération qui se transforme en boucherie avec moult jets d’hémoglobine, certainement inspirée par l’humour de carabin de M*A*S*H de Robert Altman, détonne dans un spectacle familial.

 

 

 

 

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