ARTE diffuse Sous le soleil de Satan (1987) de Maurice Pialat mercredi 11 juillet à 20h55.
Sous le soleil de Satan est le premier film à costumes de Maurice Pialat, si l’on excepte le magnifique feuilleton pour la télévision La Maison des bois réalisé en 1971. C’est aussi sa première adaptation littéraire. Pialat décide de porter à l’écran le roman de Georges Bernanos, après les succès publics et critiques de À nos amours et Police. Au-delà de l’orgueil de l’artiste à dépasser la routine de ses sources d’inspiration (l’autobiographie, le réalisme quotidien, le couple), et à se confronter pour la première fois à des domaines étrangers et à hauts risques (la reconstitution historique, le sujet religieux, Bernanos), Pialat ne dévie pas de sa quête de la vérité et cherche quelque chose de plus profond que le dépaysement ou l’anoblissement. Ne s’agit-il pas, pour un cinéaste qui a souvent filmé la destruction, la catastrophe et le malheur, sous un angle trivial, de parvenir grâce à une œuvre littéraire majeure à l’origine de ses préoccupations ? Malgré son athéisme, Pialat rejoint Bernanos dans sa vision très noire d’une humanité rongée par la faute et le Mal. Il a déjà enregistré, dans Police, l’histoire d’une chute et un cheminement vers la Grâce. Cinéaste du réel, Pialat prend ici le risque de se mesurer à la transcendance, au sacré, au fantastique, mais aussi à deux cinéastes admirés (ils ne sont pas légion) : Dreyer et Bresson. Sous le soleil de Satan n’emprunte pourtant pas le chemin étroit tracé par Bresson. Pialat élague énormément au montage, songe à ne pas inclure la rencontre de Donissan avec le Diable. Elle est finalement dans le film, sublime, dissonante. Tenté par l’épure, Pialat ne renonce pas pour autant à son comédien d’élection Gérard Depardieu, qui parvient à être crédible, malgré sa personnalité envahissante et ses kilos en trop, en curé de campagne maladif. Comme à son habitude, il filme une star et une actrice de son invention, l’incandescente Sandrine Bonnaire, entourées de comédiens non professionnels ou occasionnels (le monteur Yann Dedet), avec des résultats admirables. Il n’y a pas dans Sous le soleil de Satan les petits faits vrais, les paroles vaches ou les digressions narratives qui plaisent tant aux amateurs de naturalisme cinématographique. Le film est constitué de blocs denses, les dialogues comptent parmi les plus beaux – et littéraires – du cinéma français contemporain. Pialat évacue l’anecdotique et cisèle un soleil noir dont le pessimisme radical – celui de Bernanos, le sien – éclaire et écrase les films précédents. Le cinéaste, dans le rôle de Menou-Segret, mentor de Donissan, exprime au travers de son personnage des sentiments intimes, sur la peur de la vieillesse, la méfiance vis-à-vis de la sagesse (« un vice de vieillard »), l’attente terrible de la mort enfin. Sous le soleil de Satan obtient la Palme d’or au Festival de Cannes en 1987.
Et merde . Je voulais regarder » Sous le soleil de Satan » Je clique sur le site « regarder le film en entier » et bien sûr » la vidéo n’est pas disponible dans mon pays [le
Portugal] » . Il y a toujours quelque chose qui ne marche pas avec la France, je me demande, avec les Français, ce qui marche encore…
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