Olivier Père

L’Apollonide – souvenirs de la maison close de Bertrand Bonello

ARTE rediffuse jeudi 14 décembre à 22h55 L’Apollonide – souvenirs de la maison close de Bertrand Bonello, coproduction ARTE France Cinéma découverte en sélection officielle au Festival de Cannes en 2011. Le film sera également disponible en télévision de rattrapage pendant sept jours sur le site d’ARTE. Des derniers jours du XIXème à l’aube du XXème siècle, dans une maison close à Paris, la vie quotidienne des prostituées et de la directrice de l’établissement, criblée de dettes et dissimulant à ses employées la fermeture imminente de la maison. Une prostituée a le visage marqué par un client dément d’une cicatrice qui lui dessine un sourire tragique. Elle sera désormais connue sous le nom de « La femme qui rit. » Une autre mourra de la syphilis. La plupart des filles rêvent de mariage, d’argent, de liberté. « L’Apollonide » est une cage dorée dans laquelle elles se fanent doucement. Le monde extérieur et ses tragédies, ses nouveautés et ses changements n’entrent que par l’intermédiaire des habitués de « L’Apollonide » qui viennent rejoindre leurs filles favorites tous les soirs, se confient à elles… Grand film féministe et mélancolique L’Apollonide parle de l’impossibilité des hommes de rencontrer et de connaître vraiment les femmes, au-delà du contact physique. « Les hommes ont des secrets mais pas de mystère » écrit un client à sa fille préférée. On pourrait dire le contraire des femmes, offertes et ouvertes à tous les regards (le client qui cherche obsessionnellement à regarder l’intérieur de leur sexe) mais gardiennes d’un mystère. C’est aussi un film sur l’inexorable écroulement d’un monde. L’image, la mise en scène et la musique – de la soul à l’opéra – inventent une sorte d’envoûtement janséniste, où l’émotion et le baroquisme effleurent avec subtilité. Difficile de dire quelle est l’actrice la plus merveilleuse, elles le sont toutes. Le film offre un ensemble féminin, un portrait de groupe dont se dégagent pourtant différentes personnalités, toutes saisies dans leur unicité et magnifiquement incarnées. Les clients sont tout aussi bien choisis, souvent parmi des auteurs du cinéma français avec des apparitions magnifiques du grand Jacques Nolot ou le non moins excellent Louis-Do de Lencquesaing. Un film superbe de raffinement et d’intelligence.

L'Apollonide, souvenir de la maison close, dimanche 23 novembre à 13h40, suivi d'un débat avec Bertrand Bonello

L’Apollonide – souvenirs de la maison close de Bertrand Bonello

Catégories : Coproductions · Sur ARTE

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