Olivier Père

Laissez faire les femmes! de Paul Martin

ARTE diffuse Laissez faire les femmes! (Glückskinder, 1937) de Paul Martin lundi 11 septembre à 20h50, dans le cadre de la programmation spéciale autour des cent ans de la UFA. Le film sera également disponible en télévision de rattrapage pendant trente jours sur le site d’ARTE. Laissez faire les femmes! met en scène le couple vedette de l’écran qui fit rêver les spectateurs allemands pendant les années 30, avec des comédies musicales légères et charmantes : Lilian Harvey et Willy Fritsch. Le duo se forme en 1930 avec Le Chemin du paradis (Die Drei von der Tankstelle), première comédie musicale allemande et triomphe public, qui établit les règles immuables du genre : un film, une chanson et de la bonne humeur. Cette recette va être reproduite durant toute la décennie, avec – presque systématiquement – la fabrication d’une version française avec des changements d’acteurs au générique. Ainsi Glückskinder deviendra-t-il Les Gais Lurons de l’autre côté du Rhin, et Henri Garat y remplace Willy Fritsch, comme dans Le Chemin du paradis. Lilian Harvey, bilingue, peut quant à elle rester à son poste sur les écrans des deux pays. La chanson interprétée par Lilian Harvey et Willy Fritsch, « Ich wollt ich wär ein huhn », un foxtrot, fut un immense succès et sa célébrité excède encore aujourd’hui celle du film – on l’entend dans Inglourious Basterds de Tarantino. Laissez faire les femmes! se présente comme une imitation des “screwball comedies” hollywoodiennes, avec la volonté de retrouver dans les studios de la UFA la formule magique, mélange de sophistication et de trivialité, des films de Capra ou Lubitsch. Ces productions répondent aussi à la demande de Goebbels de proposer un cinéma divertissant déconnecté de la réalité allemande, avec l’invention d’un star system national, si possible aussi « glamour » que les vedettes américaines. L’action de Laissez faire les femmes! se déroule à New York, et tous les personnages sont Américains. Cette délocalisation permet ainsi d’éviter la moindre référence à la guerre et à la vie des Allemands sous le IIIème Reich. Triomphe de l’artifice et de la superficialité, Laissez faire les femmes! vend du rêve à bon marché. Cette histoire de mariage contracté sur un malentendu réserve néanmoins de bons moments de comédie, chantés ou pas, grâce à l’abattage de la brindille Lilian Harvey et du jeune premier Willy Fritsch.

 

2096586 Glückskinder

Lilian Harvey et Willy Fritsch dans Laissez faire les femmes !

Lilian Harvey et Willy Fritsch dans Laissez faire les femmes !

Lilian Harvey dans Laissez faire les femmes !

Lilian Harvey et Willy Fritsch dans Laissez faire les femmes !

Lilian Harvey et Willy Fritsch dans Laissez faire les femmes !

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