Olivier Père

L’Hirondelle d’or de King Hu

« L’Hirondelle d’or est mon premier choc au cinéma. C’est une nouvelle manière d’envisager le cinéma d’action. » John Woo

Dans le cadre de la programmation « embarquement pour l’Asie » on pourra voir L’Hirondelle d’or gratuitement sur la plateforme ARTE Cinéma, avec quatre autres classiques (La Rage du tigre, La 36ème Chambre de Shaolin, La Main de fer, Baby Cart : l’enfant massacre) disponibles pendant deux mois à partir de début juillet, en VF et VOSTF. L’Hirondelle d’or sera disponible à partir du 12 juillet.

En 1966, le taïwanais King Hu réalise un fleuron du « wu xia pian » – films d’arts martiaux et de chevalerie : Come Drink With Me (Da zui xia), rebaptisé en France L’Hirondelle d’or, le surnom de son héroïne, la belle et énergique Cheng Pei Pei.

Cheng Pei Pei (au centre) dans L'Hirondelle d'or de King Hu

Cheng Pei Pei (au centre) dans L’Hirondelle d’or de King Hu

A Hong Kong dans les années 60 et 70 la Shaw Brothers est une énorme usine à films bâtie sur le modèle hollywoodien d’où sortent près de quarante longs métrages par an.
Il est souvent difficile en appréhendant le cinéma de Hong Kong de séparer les notions de films de studios, films de genre ou films d’auteur. Avec L’Hirondelle d’or King Hu réalise un chef-d’œuvre qui est sans doute les trois à la fois. Un groupe de brigands enlève le fils d’un homme politique. Pour régler la situation, le gouvernement envoie son meilleur agent, l’hirondelle d’or, une jeune femme intrépide déguisée en homme et experte dans le maniement de l’épée. Cette histoire de détectives en costumes au temps de la Chine impériale, parsemée d’épisodes fantastiques et mélodramatiques et est une des plus belles réussites commerciales et artistiques des studios Shaw Bros. Elle fixe les nouvelles règles du genre, révolutionne la chorégraphie des combats et impose le talent d’un cinéaste artiste, féru de peinture et d’opéra, véritable calligraphe de l’écran qui poursuivra dans ses films suivants (L’Auberge du printemps, A Touch of Zen, Raining in the Mountain) ses éblouissantes compositions plastiques. King Hu est ainsi loin d’être représentatif des artisans de la Shaw Brothers. Contrairement à Chang Cheh par exemple (qui réalisera en 1968 la suite de L’Hirondelle d’or), King Hu correspond davantage à l’idée de l’artiste perfectionniste et maudit qu’à celle du mercenaire des studios. Le succès de L’Hirondelle d’or n’empêchera pas sa rupture avec la Shaw Brothers, et il poursuivra entre Taïwan et Hong Kong une carrière erratique parsemée de films magnifiques.

 

L’Hirondelle d’or demeure une référence absolue en matière de « wu xia pian ». De nombreux films et réalisateurs lui rendront hommage, et en particulier Ang Lee avec Tigre et Dragon, diffusé sur ARTE lors du cycle « embarquement pour l’Asie ». Nostalgique du cinéma de son enfance, Ang Lee demanda à Cheng Pei Pei, la belle héroïne combattante de L’Hirondelle d’or et superstar des films d’arts martiaux des années 60 de jouer le rôle secondaire de Jade la Hyène, la méchante de Tigre et Dragon.

Un autre classique de King Hu est proposé lors du cycle « embarquement pour l’Asie », A Touch of Zen, diffusé jeudi 14 juillet à 20h55, puis disponible en télévision de rattrapage pendant sept jours sur ARTE+7.

A Touch of Zen de King Hu

A Touch of Zen de King Hu

 

 

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