Olivier Père

More de Barbet Schroeder

A la mémoire de Pierre Cottrell, disparu le 23 juillet 2015, cinéphile aventurier, producteur associé de More, compagnon de route de Eric Rohmer, Barbet Schroeder, Jean Eustache, producteur de plusieurs films essentiels parmi lesquels Ma nuit chez Maud, Le Genou de Claire, La Maman et la Putain, Mes petites amoureuses, L’Etat des choses

 

 

ARTE diffuse More (1969) de Barbet Schroeder lundi 24 août à 22h20, six jours après sa ressortie en salles pour accompagner le nouveau film de Schroeder Amnesia, coproduction ARTE France Cinéma découverte en séance spéciale lors du Festival de Cannes.

More est le premier long métrage de Barbet Schroeder, fondateur des Films du Losange, producteur entre autres de Rohmer et de Rivette. Aujourd’hui débarrassé du parfum de scandale qui l’entoura à l’époque de sa sortie, ce film est déjà parfaitement représentatif de la démarche cinématographique de Barbet Schroeder qui a abordé avec talent et curiosité tous les genres, du documentaire au thriller hollywoodien. Le film suit la trajectoire d’un jeune Allemand (Klaus Grünberg) décidé à découvrir le monde et à partir à l’aventure pour donner un sens à sa vie. Son périple va le conduire à Ibiza. Attiré par une mystérieuse jeune femme (Mimsy Farmer), il va sombrer dans l’héroïne à cause d’elle, et entreprendre une véritable descente aux enfers. La recherche de soi se transformera en autodestruction.

Apparenté au courant underground à la mode du début des années 70, More échappe pourtant aux clichés du cinéma psychédélique (malgré la musique des Pink Floyd et le thème de la drogue) car le cinéaste ne se départ jamais de sa lucidité et d’une approche toute ethnographique de son sujet, sans oublier la rigueur quasi langienne de la mise en scène. Avec More, Schroeder signe une étude sociologique précise (le mouvement hippie à Ibiza et les nouvelles formes de toxicomanie) qui s’interdit la moindre forme de complaisance sans toutefois renoncer à une tradition romantique de la quête d’absolu. Schroeder, aidé par le regard sarcastique du scénariste Paul Gégauff, s’appuie sur une base documentaire et dresse un bilan précoce, et foncièrement pessimiste, de la fin des années 60.

More est proposé en salles et sur ARTE dans une version restaurée chez Digimage Classics, dans une filière 2K. Le laboratoire a travaillé d’après les négatifs originaux image et son. L’étalonnage a été supervisé par Barbet Schroeder. Cette restauration rend hommage aux magnifiques couleurs du grand directeur de la photographie Néstor Almendros.

Le film sera également disponible en Replay sur ARTE+7.

 

 

 

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